Magazine Culture
CAVALIER PÂLE : ELIAS
Editions du MatagotNouvel Angle262 pages14.90 euros
4 ème de couverture :
"Tu as essayé d'inverser les effets de ton don, avant que tu admettes que tu n'étais pas fait pour ça. Tout simplement. Ce n'est pas ton rôle de guérir ton prochain. Un Cavalier de l'Apocalypse n'existe pas pour ça. Sa mission, sa destinée, ce n'est pas d'être un héros. Et cette réalité indéniable te fait souffrir chaque seconde de chaque heure de ta vie. Heureusement pour toi, cette dernière n'est pas censée durer."
Elias Land,
Cavalier Pâle
L'avis de Dup :
Comment avoir les tripes complètement retournées ? Prenez en main ce Cavalier pâle et lisez-le ! Mon dieu, cette auteur est monstrueuse. J'ai eu la gorge nouée du début à la fin, les larmes aux yeux trop souvent, jamais un instant bref d'humour pour relâcher la pression. Prendre un gamin si fragile, qui plus est, bègue et lui coller un don aussi affreux c'est machiavélique Mme Esseriam
Elias est LA maladie personnifiée, le moindre contact avec lui se transforme en cancer galopant, même un cheveu, un cil, une larme. Il doit sans cesse faire attention pour préserver son entourage. Il porte des gants h 24, se rase les cheveux, les sourcils, tout. A l'inverse, lui se guérit tout seul, il ne peut mourir, il le sait, il a essayé tant de fois !
Il n'a hélas pas pu préserver sa mère, l'a contaminé dès son état de foetus. Neuf mois de contact mortel, puis des années à le choyer, le bercer avant qu'il réalise que cette promiscuité la tuait. Il a pris ses distances très tôt, mais il sait qu'elle va mourir et qu'il est responsable.
Mais son don ne s'arrête pas là, il va découvrir qu'il peut voyager dans le temps, vers le passé comme l'avenir. Il va ainsi rencontrer des tas d'Elias, apprendre beaucoup sur son don, et surtout appréhender la contre-partie de l'utilisation de ce don : céphalées, atteintes neurologiques et perte de la mémoire. Pour s'en sortir, pour mener à bien la mission qu'il sait devoir accomplir à 17 ans, il va s'écrire à lui-même.
Ce livre est un résumé des souvenirs d'Elias, à Elias. C'est très déroutant en début de lecture ce récit à la deuxième personne du singulier. Il m'a fallu un certain temps pour comprendre qui était ce narrateur qui s'adressait à Elias. Cette forme de narration met le lecteur encore plus proche du personnage, et cette promiscuité nous fait souffrir autant que lui dans les épreuves qu'il va rencontrer. Et je vous promets que l'imagination d'Eli Esseriam est à la hauteur. Misère le nombre de coups de poignard dans le coeur qu'on prend !
C'est une série jeunesse dure, que je ne conseillerai qu'à des YA bien mûrs. Les sujets abordés sont rudes et traités sans pincettes. Plus j'avance dans cette série et plus je suis admirative de la plume de cette auteur. Chaque nouvel opus est meilleur que le précédent, on monte d'un cran à chaque fois, c'est hallucinant. Et ce que j'ai beaucoup aimé dans ce quatrième tome, c'est de croiser plusieurs fois les autres cavaliers. Je les ai tant aimé que les voir apparaître, même brièvement était un réel plaisir. Quand à la fin de cet opus, que dire si ce n'est qu'elle est plus qu'énorme. Et surtout qu'elle laisse présager d'un cinquième tome explosif. Les quatre ensembles, cela va donner je sens ! Comme j'ai hâte d'être en octobre !
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