Inquisitio // Saison 1. Episode 2. Decendi & iudicandi.
Après un premier épisode des plus convaincants, je me suis donc rué sur ce second épisode. Même si la série avait fait une entrée en matière assez clichée (on passe et repasse les poncifs du genre religieux), c’était à mon sens quelque chose d’obligatoire. De plus, le côté cliché permet de pénétrer dans cet univers vieille France. Les personnages sont bons, l’univers bien pensé et Nicolas Cuche apporte une vision moderne sur la fiction française qu’il manque à tellement de séries. Notamment ce côté sexy qu’il apporte à l’univers qui fait donc de l’œil aux téléspectateurs. Cuche est un pro du modernisme de la fiction française. Sans compter qu’Inquisitio est un pari culoté de la part de France 2. Un risque que cela capote et ne fonctionne pas, en prime à une heure où les gens ont peut être envie de voir quelque chose d’autre (le moyen-âge n’est pas ce qui fait recette et la religion encore moins). Ce second épisode permet encore une fois de plonger dans cet univers avec efficacité et sans failles. Tout n’est pas parfait c’est certain, mais je pense que globalement, on ne peut pas dire le contraire. Alors certes, il faut aimer le sujet.
Nous laissions dans l’épisode précédent des personnages dans le doute. Samuel assistait à la mort d’un prêtre sur une croix, immolé par le feu. Il en fallait peu pour l’inquisiteur qui va rapidement faire son chemin pour trouver le ou la coupable. Nous savons d’embler que c’est la sorcière du coin, une jeune femme rousse assez perspicace qui sait mener son petit monde par le bout de son nez. Le grand inquisiteur, au service du pape Clément VII, est un personnage assez fou. Vladislav Galard l’incarne avec ferveur et surtout froideur. Les scènes de torture de ce pauvre paysan qui sait qui a accouché sa femme par césarienne (ce qui était un crime à l’époque, et passible d’hérésie) étaient efficaces et donc intéressantes. Inquisitio tente aussi de nous plonger dans cet univers crasseux. C’est très joliment réalisé. Cuche sait comment s’y prendre pour que les décors soient réalistes. C’est donc très plaisant à suivre. L’épisode prend pas mal de temps pour nous parler du travail de l’inquisiteur et la manière dont il obtient les informations. Il inspire une certaine peur chez les paysans du coin. Cela se ressent tout de suite et cela donne un certain charisme au personnage. Je pense que l’on peut aisément dire que pour le moment c’est lui qui porte à bout de bras Inquisitio.
Il est chargé d’enquêter sur des meurtres sataniques qui frappent des hommes d’église dans la région de Carpentras, une région assez intéressante de la France pour traiter de ce genre de sujets comme tente de nous le prouver cet épisode. Pour mener à bien son enquête, il devra affronter ses propres démons et verra resurgir les fantômes les plus noirs de son passé. On sent que le personnage est torturé par son passé, son enfance et le « sort » jeté à sa famille. Pendant ce temps, Samuel reste le pauvre homme accusé d’hérésie (notamment parce qu’il semble faire des expériences sur des rats, et que ce n’est pas acceptable). Quand on y pense, vivre à cette époque devait être une catastrophe. La société moderne accepte pas mal de choses maintenant. Il faut dire que la religion n’est plus aussi présente dans la vie de tous les jours. Samuel est donc un personnage qui lui aussi apporte un plus à la série. Notamment une image jeune et joli cœur. Aurélien Wiik sait donner un côté doux à son personnage, tout en conservant son côté gaillard prêt à sauver sa famille de tout danger qui pourrait bien les guetter. Ainsi, ce nouvel épisode d’Inquisitio conserve le côté couillu du premier épisode. Rien à redire. C’est une bonne série.
Note : 7/10. En bref, la solidité de la série et sa constance, malgré les poncifs, séduit.