La Cerise sur le gâteau de et avec Laura Morante, gentille petite comédie romantique française basée une nouvelle fois sur un quiproquo (mais plus réussi que Le Plan de table, dans un même genre). La belle italienne s’est créé un personnage un peu fantasque et casse-pieds, Amanda, une femme souffrant d’androphobie, la peur des hommes. Cette névrose semble la pousser à saper systématiquement ses relations avec le genre masculin, avant de trouver refuge auprès de sa meilleure amie Florence (Isabelle Carré), bien décidée à la sortir de ce mauvais pas le soir du réveillon de la St-Sylvestre : elle l’invite à cette soirée où ne seront présents que des couples mariés et un ami homosexuel. Mais le hasard fait bien les choses lorsque débarque Antoine (le lénifiant Pascal Elbé) : Amanda le prend pour cet ami homo (à la place d’un certain Maxime qui a changé d’avis pour la soirée) et se sent naturellement bien auprès de cet homme qu’elle n’a pas à “craindre”. S’instaure entre eux une belle amitié, qui bien évidemment tombe rapidement dans les travers de l’ambiguïté amoureuse… C’est peut-être mignon mais vraiment trop long !
Le Prénom des auteurs-réalisateurs Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, la fameuse adaptation cinématographique de la pièce de théâtre à succès dont nous avons tant entendu parler… Finalement, dans la famille huit-clos pour hystériques revanchards en guerre socio-culturelle, ces deux-là s’en sortent mieux que Polanski avec Carnage. L’histoire, on la connait tous : lors d’une soirée entre meilleurs amis, Vincent (Patrick Bruel), 40 ans, bling-bling Rolex & co, blagueur invétéré, décide “naïvement” de jouer un mauvais tour à son entourage en annonçant que son futur enfant portera un certain prénom (le mystère reste entier mais je ne préfère pas spoiler). Prénom lourd de sens, annonce tonitruante qui entraîne l’incompréhension et la colère de tout un chacun lors de cette soirée couscous donnée par le couple de profs Bobo-Télérama formé par Elisabeth (Valérie Benguigui) et Pierre (Charles Berling). S’en suivra une altercation générale à laquelle participeront la future maman Anna (Judith El Zein) et Claude (Guillaume De Tonquédec), le meilleur ami d’Elisabeth, qui cache lui aussi un fameux secret… L’ensemble du film est efficace et plutôt intelligent, avec de bonnes réparties et des acteurs qui s’amusent beaucoup. Un seul regret : le film n’ose peut-être pas aller au fond des choses, en évitant d’évoquer certains mots (et maux) qui permettraient cependant de dépasser allégrement la pudeur un peu trop naïve et parfois lourde de certaines situations comiques.
Sea, no sex and sun de Christophe Turpin : comme dans le très mauvais film Nos plus belles vacances de Philippe Lelouche (mars 2012), la Bretagne a décidément le vent en poupe comme lieu propice à la nostalgie d’éternels adolescents. A Carnac-Plage, jeunes et moins jeunes participent malgré eux à une sorte de chassé-croisé amoureux : Alex (Arthur Mazet), jeune homme maladroit et mal à l’aise de 20 ans, saisonnier au Tennis-Club, retombe par hasard sous le charme d’une ancienne camarade de lycée, Diane, en vacances à Carnac avec son frère et son père Pierre (Antoine Duléry), 50 ans, récemment divorcé. Ils sont logés chez Serge (Patrick Bouchitey) et Claude (Anouk Grinberg), une amie attirée par Pierre. Tout ce petit monde croise le chemin de Guillaume (Fred Testot), jeune père de famille auprès de son épouse Justine (Julie Ferrier, insupportable lors de la dernière cérémonie des Césars pour ceux qui s’en souviennent…). Guillaume retrouve alors à Carnac une ancienne conquête, Raphaëlle (Armelle Deutsch), qui n’est autre que la propriétaire du Tennis-Club où travaille Alex (vous suivez ?). L’air marin se joue à peu près de tous les codes en poussant ces personnes les unes vers les autres, les confrontant à des situations burlesques où elles peinent évidemment à se reconnaître. Car ce petit film, malgré quelques redites, est finalement loin d’être insignifiant quand on y regarde de plus près : les personnages bien interprétés y sont plutôt touchants dans leurs contradictions et leurs faux-pas, et l’ensemble finit par nous paraître, au-delà de la naïveté première, d’une sincérité sensible, porté par une bande-originale qui fait la part belle aux Beach Boys : Wouldn’t it be nice ?
Les billets à venir : Dark Shadows de Tim Burton, Margin Call de J. C. Chandor, Moonrise Kingdom de Wes Anderson, De rouille et d’os de Jacques Audiard, Men In Black 3 de Barry Sonnenfeld, Prometheus de Ridley Scott, Cosmopolis de David Cronenberg…