« Je me suis retrouvé à l’hôtel. Accoudé à la fenêtre de ma chambre, je fumais cigarette sur cigarette en contemplant ma ville. J’avais l’impression d’être subitement devenu un touriste de ma vie. » Bernard, David Foenkinos.
Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Tous les étés, je suis prise d’une envie incontrôlable de lire qui se transforme en véritable obsession. Cette passion dévorante m’envahit en général de la fin juin à la fin août et devient. Un peu à l’image de ceux qui ont peur de manquer de cigarettes, je crains de manquer de livres et je ne cesse de passer des commandes ou bien de flâner dans les rayons quand je suis prise d’une crise aiguë. Oui, c’est la triste réalité je le confesse, en été je suis dépendante des mes lectures. Je lis partout : le soir, dans le métro, en marchant et j’en viens souvent à regretter qu’une journée ne contienne que 24 heures tellement le temps passe vite lorsque je suis perdue au milieu de mes personnages de romans.
Encore une fois cette année, j’ai senti la maladie me reprendre lorsque machinalement je prenais le bus pour rentrer chez moi. Je me suis précipitée sur internet pour acheter 5 livres d’un coup. Sans gêne ni culpabilité, j’étais bien consciente qu’il me fallait ma dose. J’ai dévoré en une journée une nouvelle qui me faisait cruellement envie : Bernard de David Foenkinos. Je me rappelle que cet auteur m’avait énormément séduite l’année dernière et que j’avais lu quatre de ses romans à la suite. J’aime ses critiques sociales un peu farfelues, ses histoires courtes et drôles qui nous plongent dans l’intimité des gens.
Et cette nouvelle ne déroge pas à la règle : « Il s’appelle Bernard, il a cinquante ans, une femme, une enfant, un bel appartement. Et puis le voilà qui fait un petit pas de côté, et hop, sa vie bascule, il se retrouve obligé de retourner vivre chez ses parents. A cinquante ans, est-ce qu’on peut décemment cohabiter sous le même toit que ses parents quand on a cinquante ans ? » Cette nouvelle de 82 pages parle de la vie, des conséquences des choix d”un homme et du chemin à parcourir pour se reconstruire. L’auteur sait nous faire sourire en traitant des sujets graves avec une pointe d’humour. Les dialogues sont incroyablement touchants et reflètent à merveille les réactions humaines face à l’échec. Très loin du cliché du fameux Tanguy, ce livre de David Foenkinos est avant tout une mise en garde contre les dérives d’une vie facile et nous apprend à aimer ce que l’on a de plus précieux : sa famille.
Bernard est une belle leçon de vie légère et réaliste qui se lit en un rien de temps. Je vous le recommande absolument.