Saison 2, épisode 17 de la série Buffy Contre les vampires, La Boule de Thésulah et cette phrase à la fin qui disait « La passion est la source des moments les plus rares, la joie de l’amour, la lucidité de la haine, la jouissance de la douleur. Quelquefois la douleur est si forte qu’on ne peut plus la supporter. Si l’on pouvait vivre sans passion sans doute serions-nous moins torturés, mais nous serions vides, espaces déserts, sombres et glacés. Sans passion nous serions véritablement morts.« . Je devais avoir 14 ans pas plus, et cette citation résumait beaucoup de choses.
Commencer un article en citant Buffy contre les vampires c’est surement très useless, mais je cherchais vraiment un terme, une phrase qui pouvait décrire Lucie Chérubin. Je pense que ce qui revient souvent quand j’évoque Lucie, c’est la passion !
J’ai aimé parler de ces magiciennes de l’ombre qui, dans un ciel éclatant, te font découvrir la magie du son, la magie des mots. Des fois, par plaisir par passion, elles t’ouvrent cette porte qui t’envoie dans un conte de fée plein de découvertes. Ces attachés de presse qu’on oublie souvent de remercier, te font danser la vie et partage avec toi, pour un instant, ce qui les anime ce qui les enivre.
Parfois, la magie venait de ces RP en freelance ou ceux des petits labels mais rarement de ceux qui travaillaient dans des grosses majors. J’avais cette (fausse) impression qu’ils ne faisaient que t’envoyer leurs petits emails sans aucune connaissance de tes goûts, sans aucune envie de faire naître un échange, un partage … Et puis Lucie est apparu !
Clara Plume et beaucoup de petits plaisirs …
Novembre 2009, une première découverte très charmante avec la délicieuse Clara Plume et ses petits plaisirs. Je n’écoutais pas ce genre/style de musique mais la magie a vraiment opéré. Lucie et sa passion brûlante ont fait le nécessaire pour me faire aimer cette pétillante artiste !
Puis début 2010, une première rencontre avec Clara, petite interview où elle racontait la création de son premier album, les chansons émouvantes telles que « Lors de l’amour » ou « Les Bourgeons sur le bitume », la manière d’écrire et de vivre sa musique, le fait de rester authentique qu’importe les circonstances. J’ai pris une bonne claque humaine ce jour-là !
Il restait à voir cette autre magicienne en live (comme avait dit un certain blogueur parisien « Tu juges vraiment un artiste que quand tu le vois sur scène… » et il avait bien raison), fée Lucie a exaucé le voeu : Une sorte de BlogParty où étaient invitées deux de ces artistes qui m’énivraient, Clara Plume et Marie Espinosa.
Je ne pouvais pas passer à coté de Marie Espinosa, ce petit bout de femme qui te raconte ses histoires avec douceur sur des envolées de piano. Des petits bouts de vie, des histoires de cœur ou d’un soir… Des rires, des soupirs, des mots tendres et des maux d’amour. Et puis ce moment où Marie clôtura son set par LA chanson qu’on attendait avec hâte « L’Annonce ».
Ça commence sur un coup de blues, ça finit par un éclat de rires, et j’étais charmé de voir Lucie sourire et soupiré sur ce morceau; jeune fille, vingt-six ans demain, repasserait vos chagrins, ménagerait vos sentiments, vous garderait comme un enfant !
Madjo et ses chants d’oiseaux de nuit
Bien sûr, bien sûr, Lucie a des défauts mais restons un peu dans ses qualités troublantes et sa passion brûlante.
Il y a de ces rencontres qu’on n’oublie pas, et me souviendrai toujours de l’entrevue avec Madjo -artiste que je ne connaissais pas du tout, et encore une fois sans l’aide de Lucie je serai surement passé à coté !-. Une talentueuse chanteuse qui m’avait surpris avec toutes ses influences très intéressantes : D’Antony and the Johnsons à Fiona Apple en passant par Nick Drake ou Beck.
Petite parenthèse, à cette même époque, c’était l’aventure avec Franck Haudrechy où on enchaînait interviews et concerts allant jusqu’à 4/5 lives par semaine. Il m’a beaucoup aidé ce bon gars, merci pour l’aventure mon ami ! (fin de la parenthèse).
On avait prévu cela le 8 février -me souviens bien de cette date, le jour où je devais rencontrer Maëlis mais vilain quiproquo on s’était trompé de jour de RDV … heureusement, on a pu se revoir quelques mois plus tard pour son nouveau projet Smoking Smoking).
A chaque rencontre, une bonne claque sonore et humaine. Lucie m’a aussi fait aimer ce « contact » avec les maisons de disques, comme quoi dans les grosses majors y a de belles fées qui adorent la musique et qui souvent ont bien l’envie de te faire évader en douceur avec leurs artistes. Il y a un bon esprit d’équipe, des fois tu retrouves dans les majors une jeune équipe dynamique, débordante de passion …
Des bières, du rock belge, et toujours cette passion brûlante
Pendant une interview avec Puggy, Romain leur bassiste français m’avait sorti »Je voudrai sincèrement remercier Lucie Chérubin qui n’arrête pas de se démener pour nous…« , là j’avais vraiment compris que cette fille est unique !
Parlons un peu de Puggy, (je vais encore me répéter, mais c’est le but de cet article, encore une belle découverte grâce à Lucie), un email charmant, des mots sur du papier, une attachée de presse conquise, et ma curiosité qui voulait vraiment découvrir ce groupe sur scène ! Un premier concert assez tardif au Baron, puis une belle date au Point Éphémère en mars 2010, Lucie avait raison, ce trio « citoyen du monde » (oui ils ne sont pas belges !) avait sacrément du talent ! On a discuté un peu de leur musique, du premier album Dubois Died Today que beaucoup de gens semblaient ignorer, de l’EP Teaser, de cette manière assez drôle qu’Universal avait trouvé pour lancer Puggy comme étant un groupe tout nouveau tout beau…Something you might like est de ces jolies réussites qu’on savoure sans modération. Une petite perle sonore qui n’hésitait pas à nous offrir de belles balades romantiques douces à la »How I needed you » ou bien de sacrés envolées de batterie du suédois Ziggy sur « We have it made » par exemple. Puggy c’est ce groupe qui te fait danser en plein Olympia sur »She kicks ass » et »I do », et tu rentres chez toi après en chuchotant « Bordel, merci Lucie pour cette découverte ! ».
Fais moi confiance Simo, tu vas adorer Hocus Pocus !
Quand on me propose un groupe de rap, à voir en live ou à écouter, je dis souvent NON ! Pour plusieurs raisons mais surtout parce que je reste nostalgique de ces années 90 où le rap avait vraiment un sens. Je dis souvent non de peur de me retrouver devant un groupe qui ne fera qu’écorcher ce que j’ai toujours aimé dans ce genre de musique, un groupe qui va surement dire au Jaguarr qu’il n’avait aucun talent et qu’eux et leur 3 millions de fans sur facebook, ils sont les messies du rap français … Je me souviens de cette époque où j’étais fan de Rockin‘ Squat, de La Caution et bien sûr de NTM et d’ Oxmo Puccino.Lucie m’avait parlé d’un de ces groupes « chouchous », Hocus Pocus, ceux qui avaient remporté un disque d’or en 2008 et vendu plus de 75 000 exemplaires de l’album Place 54. N’empêche, je n’étais vraiment pas emballé, pour dire vrai ça ne m’intéressait pas du tout de les entendre chanter. Mi-Chemin et ce featuring avec Akhenaton … mauvaise idée pour me convaincre, j’ai toujours été plus NTM qu’IAM ! Mais Lucie a su trouver les bons mots pour me « remettre » sur le bon chemin musical -même si j’avais refusé d’aller les voir à La Cigale-. Une agréable surprise ce soir du 8 mars au Comedy Club, Hocus Pocus ont fait fureur et moi j’étais comme un newbie qui venait de découvrir la musique pour la première fois. Je me suis laissé bercer par l’émouvant Mister Nobody et j’avais carrément dansé comme un malade sur le funky Smile que toute la salle scandait à haute voix. Un sms à Lucie pour lui dire un simple merci et qu’elle avait bien raison, Hocus Pocus c’est un bonheur en concert !
Cascadeur, du chant qui fait pleurer les sirènes
7 ans à se la jouer connard de blogueur, à vouloir partager quelques perles sonores ou bien de se faire violence en rencontrant tes idoles d’enfance. J’ai toujours cru que les plus belles rencontres allaient être avec ces artistes que j’ai écouté quand j’étais petit, un idole, un mentor, ou un drogué écorché ! Et pourtant, l’une de mes plus belles rencontres fut avec un gars comme tout le monde, très fragile certes mais tellement émouvant : Cascadeur.
Ce qui m’avait le plus marqué aussi, c’est entendre Lucie parler de l’album de Cascadeur, d’une manière très poétique. Obligé d’écouter le disque, et bien sûr, je vous laisse imaginer ma réaction quand le voyage sonore avec The Human Octopus avait pris fin.
Je venais de finir le nouveau roman de Mathias Malzieu, Métamorphose en bord de ciel, et j’étais fasciné par cet homme qui voulait tuer la mort et tutoyer les cieux : Cloudman, qui est sans conteste le plus mauvais cascadeur du monde. De tous les cascadeurs que j’ai pu rencontré, c’était que des mauvais, ou de pauvres paumés avec des coeurs tous cabossés. Alexandre Longo quant à lui, il nous avait créé le plus émouvant cascadeur du monde et le plus attachant. Lucie m’avait permis de vivre ma rencontre la plus intense avec un artiste, celle où tu sors les yeux mouillés d’émotion et que tu te dis, connard aigri que tu es, finalement l’humain n’est pas si mauvais … (Pour les plus curieux, l’interview avec Cascadeur c’est ici : http://www.bullesonore.fr/2011/04/interview-cascadeur/)
Derrière un beau projet, se cache un/une attaché de presse passionné , pas vrai ?
Il y a eu beaucoup d’autres artistes que Lucie Chérubin a défendu avec passion et du profond de son âme, beaucoup d’autres qui m’ont scotché musicalement parlant, Mc Luvin, Mike Ibrahim, Milow, Gotye, Charles Baptiste, Elisa Jo, Michael Kiwanuka, Manuel Armstrong, Mayer Hawthorne, Gaël Faye, Grace, Berry, et bien d’autres !
Finalement, si j’ai apprécié certains artistes, si je me suis évadé avec leurs musiques c’est surtout grâce à des gens comme Lucie Chérubin, des mélomanes qui te font avancer sur un fil de beauté.
Alors merci, merci et encore mille merci pour les voyages, l’évasion, les sourires, les soupirs, et cette belle passion qui te donne des ailes.