Jusqu’au 2 septembre,à l’étage du Consortium,l’une des 3 expos en cours m’a beaucoup touchée…C’est « Tool Construct »de l’artiste américaine Valérie Snobeck.
Je dirais, peu importe la technique…..Je n’ai pas trop compris le processus de l’artiste…. A la base,est-ce un miroir dont elle a enlevé le tain à force de grattage et d’utilisation d’acide? Puis aurait-elle imprimé un film sur le vitrage ainsi obtenu? Ou est-ce vraiment la simple feuille qui reste après l’écorchure radicale du miroir? J’avoue ne pas savoir.
Mais en tout cas,le résultat est là. Poignant. On est devant des sortes de suaires,ou de voiles aux bords roulottés,ou de papiers extrêmement fins et plissés que l’artiste a placés derrière des vitres. Comme on mettrait en vitrine des parchemins précieux qui seraient sortis d’une fouille archéologique. Les vitres sont à l’intérieur de châssis de bois brut (châssis de tableaux),tenues avec de grosses ferrailles flambant neuves. Bref,la présentation semble volontairement soignée,presque spectaculaire. Mise en évidence.
Les « feuilles »ainsi présentées sont teintées de pâles couleurs,couvertes de légers dessins hachurés etc. On pense à des empreintes (mais n’est-ce pas réellement des empreintes?). On pense à des peaux.
Et l’artiste utilise aussi des filets de chantiers (qui protègent les échafaudages). A travers leurs mailles serrées,la vue se brouille. On devine plutôt qu’on ne voit. Il y a recul,distance entre le regardant et l’œuvre…Il n’a pas accès direct.
Tout cela est étonnant de suggestions,de questionnements,de poésie. L’artiste a pensé l’œuvre,travaillé des matériaux,joué habilement avec le hasard.
Oui! L’art contemporain,ici,prend mon cœur!