La mairie de Paris infiltrée par une secte ?

C'est la grave question que se pose le syndicat des personnels de la direction des affaires culturelles, plus en verve que jamais ! Mais par qui la Mairie de Paris est elle infiltrée ?

« Quelles actions engager demain afin de mieux respecter nos valeurs ? » c’est pour répondre à cette question existentielle que la Mairie de Paris a mobilisé des centaines d’agents. Et alléluia, la municipalité a réussi à faire « émerger quatre valeurs » et là attention ça vaut son pesant d’or. L’enfilage de perles commence. Notre syndicat ayant été souvent jugé « critique et moqueur » par des membres de l’administration, nous tenons à préciser que les phrases en italique sont directement produites par la Ville de Paris. Ce n’est pas un pastiche !

Première valeur : « la solidarité ». « La solidarité est pour nous la condition de la vie en collectivité » annonce tout de go la Mairie « elle garantie l’avenir dans la cité dans son ensemble et sa cohésion » continue elle dans son élan, mais surtout « elle se traduit par un esprit d’équipe en interne » conclue t elle, dévoilant ainsi ses premières perles.

Deuxième valeur : « Le gout de l’exigence ». Pour les agents « c’est dans une mobilisation hors du commun qu’ils obtiendrons des réalisations hors normes » si, si vous avez bien lu « hors normes » mais attention dans le « hors du commun » ! Car à Paris on ne fait pas les choses à moitié. Mais après ça se corse, car à Paris on n’hésite pas à faire non plus dans le « transversal ». « Nous croyons que c’est dans la mobilisation collective et transversale des agents au service des parisiens que nous touchons à l’excellence (..) Pour nous montrer exemplaire vis-à-vis de Paris et des générations futures» continue-t-elle ajoutant un nouveau rang de perles mais dans « l’excellence » toutefois.

Troisième valeur : « L’ouverture ». A Paris, comme chacun sait on n’est pas étriqué comme en province. Ainsi l’exécutif « pense qu’être à l’écoute des autres est fondamental pour le bien être de notre collectivité ». Mais là, nous voyons une première faille. En effet, notre administration « pense qu’être à l'écoute est fondamental « elle n’en est donc pas tout a fait sûr ? Modestie des plus coupables car la Mairie assène comme un uppercut « qu’être ouvert, c’est enfin se montrer respectueux des autres, des agents, des parisiens dans toute leur diversité et respectueux de l’espace public ». Nous voilà envoyé au tapis avec cette formule définitive. A croire que la Mairie de Paris est infiltrée par quelques adeptes « new age ». Mais en fait l’important c’est ce qui suit...

Quatrième valeur : « De l’audace ». Oui, oui « de l’audace », c’est ainsi que Paris qualifie sa quatrième valeur Mais bon sang, mais c’est bien sûr! Toutes ces réunions n’étaient faites que pour promouvoir l’une des œuvres littéraires majeures du 21ème siècle que toute personne cultivée se doit d’avoir lu et relu : "De l'audace" d'un certain Delanoë.

Et nos flagorneurs de continuer sur leur lancée « notre histoire nous a souvent conduit à anticiper les changements à venir, à garder un temps d’avance, à se comporter de manière audacieuse » Et là, c’est on ne peut plus clair ! En plus d’encourager la littérature d’excellence c’est aussi dans l’histoire des sciences politiques que nos créateurs de valeurs se sont penchés en faisant référence au slogan de campagne d'un même Delanoë.

Le pot aux roses est découvert. Tout cet enfilage de perles n’était qu’un exercice de flagornerie envers notre bien aimé prévôt parisien. Bien tenté !

Faisant aveu de faiblesse, nous ne résistons pas à vous communiquer la conclusion faite par nos « valeureux » décideurs parisiens. « Cette créativité nous souhaitons la voir s’exprimer dans tout ce que nous entreprenons. Faire preuve d’audace peut être une ambition pour chacun. Et l’innovation qui en résulte n’a de sens que si elle est mise au service du plus grand nombre. »

Et là, on pose la question. Oui, mais pour écrire « une ambition pour chacun" par qui ont-ils été infiltrés?

Cette opération est réalisée sous la coupe de la société "Landor", spécialisée dans le développement des marques (le branding).

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