La moule
Première approche...
D'un point de vue externe cette coquille est souvent colonisée par d'autres organisme épibiontes tels que les serpules (petit vers produisant un tube calcaire blanc), les "bryozoaires" formant un tapis grisâtre un peu mou, ou encore les balanes, des crustacés fixés recouverts par un ensemble de plaques formant un cône (la muraille).
La coquille de la moule est constituée de trois couches, la noire plus externe ou periostracum est riche en protéines contribuant à éviter une trop grande solubilité du reste de la coquille formée de cristaux de carbonate de calcium. Les deux autres couches, calcaires donc, sont constituées soit de cristaux de calcite (ostracum) soit de cristaux d'aragonite (nacre interne ou hypostracum). La croissance irrégulière de la coquille produite par le manteau sous-jacent conduit à la formation de stries de croissance bien visibles.
Ouvrir la bête
Le principale défi posé par les bivalves, aux prédateurs, comme aux observateurs curieux de son anatomie réside donc dans l'ouverture de la coquille. Si les étoiles de mer utilisent leurs podia dans un bras de fer sans merci, la technique des oiseaux est elle plus directe sans pour autant être simpliste. Elle consiste en effet à lâcher l'animal s'être envolé de quelque mètre sur un sol dure.
Dans cette première vidéo ce goéland ne semble pas avoir bien compris la technique:
Quoi qu'il en soit pour notre observation il convient d'ouvrir la moule avec beaucoup de précautions, pour ne pas l'abimer bien sur, mais pour ne pas abimer sa main non plus. La technique consiste à passer une lame de scalpel entre les deux valves au niveau du muscle adducteur postérieur. Après avoir sectionné ce dernier les deux valves vont naturellement s'écarter sous l'action du ligament de la charnière. Il ne reste plus qu'à décoller les bords du manteau pour ensuite observer l'animal de plus près.
Cavité palléale : Home sweet home
L'ensemble du manteau constitue une sorte d'enveloppe délimitant la cavité principale: la cavité palléale. En écartant les deux bords de ce manteau, on observe alors les principaux organes de la moule. La majeure partie de cette cavité palléale est remplie par les branchies ou cténidies (2 de chaque coté). Ces branchies sont au cœur de la biologie des bivalves, équipées de cils vibratiles très faciles à observer au microscope, elles générèrent un courant d'eau important. Richement irriguées et présentant une grande surface d'échange, elle permettent les échanges gazeux. Enfin, tapissées de mucus elles constituent un piège pour toutes les particules alimentaires qui sont ensuite ramenées à la bouche sous forme de "boulettes" par un système de gouttière (c'est de la microphagie).
[Cils vibratiles sur la filaments branchiaux chez la moule - Vue en MEB et en microscopie photonique. Pour observer les mouvements des cils en microscopie photonique, il est important: 1-De prélever une petite quantité de branchie 2-De bien étaler dans une goutte d'eau de mer 3-De jouer sur l'ouverture du diaphragme pour faire ressortir le contraste. ]
Le reste des organes visibles constituent l'appareil locomoteur et fixateur (avec le pied, et les filaments du byssus sécrétés par la glande byssogène), excréteur et reproducteur (avec l'organe de Bojanus, la bosse de polichinelle et les papilles uro-génitales), ou encore l'appareil digestif (avec l'hépatopancréas et les palpes labiaux entourant la bouche).
Ainsi la moule mène une vie simple, fixée sur son rocher, à l’abri derrière sa coquille, filtrant sans relâche l'eau de mer à marrée haute et attendant patiemment une mort probable à marée basse...
Sources :
- Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Moule_%28mollusque%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bivalvia - Infos complémentaires sur le site DORIS : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=581
- Dossier didactique assez complet du Muséum de Bruxelles (cf à partir dela page 14 pour la biologie) :http://www.sciencesnaturelles.be/educa/pdf/dossiers/fr/dossier_didac_moules.pdf
[Retour à l'accueil]