"Odyssée initiatique entre deux mondes parallèles et imbriqués, réalisant une fusion particulièrement habile entre thriller, récit fantastique et roman d’amour, 1Q84 explore les thèmes de la religion, des liens familiaux, de la violence, du meurtre, du sexe, de l’Histoire et de l’écriture en suivant en alternance l’histoire de deux personnages, Aomamé et Tengo, tous deux âgés de vingt-neuf ans. La première est une tueuse à gages qui trucide sans état d’âme les responsables de violences conjugales. Professeur de mathématiques, le second est un apprenti romancier appelé à réécrire un récit imparfait." (Note éditeur)
Je viens à peine de terminer cette trilogie et j’avais envie de vous transmettre mes impressions un peu à chaud. La première, c’est toujours un avis très favorable sur le style Murakami que je trouve délectable par sa simplicité, son dénuement, son goût de l’essentiel et des images fortes. La seconde, c’est un sentiment un peu mitigé, concernant le troisième tome. Les deux premiers avaient ouvert de nombreuses interrogations, dans un contexte imaginatif assez original, et un déroulement assez lent. Dans le troisième (et a priori dernier ?) tome, j’ai trouvé que de nombreuses questions restaient sans réponses, que cela manquait un peu de corps, tout en étant trop teinté de sentimentalisme très fleur bleue.
Revenons un peu à cette histoire, où l’on découvre deux personnages, Tengo et Aomamé, âgés de 29 ans. Tengo est un jeune professeur de mathématiques, romancier en attente d’être publié, à la carrure sportive et la démarche nonchalante. Aomamé (c’est son nom de famille, son prénom n’étant que très rarement indiqué pour des raisons que j’ignore, à part pour accentuer l’effet étonnant de ce nom qui signifie haricot de soja vert en japonais) est une jeune femme sportive à l’allure déterminée, qui aime la rigueur, au visage fermé et mélancolique. Tous deux célibataires, ils se sont connus à l’école primaire, dans un contexte familial inhabituel, et ont vécu quelque chose de très fort ensemble, une expérience toute simple mais qui va marquer son empreinte sur ces deux êtres.
L’intrigue se déroule en 1984, mais bien vite on va découvrir qu’elle se déroule dans un monde légèrement différent, une sorte de 4ème dimension nippone, avec pour élément essentiel une double lune, celle qu’on connaît et une autre, plus petite et verte, ainsi que d’étranges êtres à l’apparence malléable appelés little people.
Bien que très sensible à l’univers poétique de Murakami, j’ai été assez étonnée par le manque de profondeur de cet étrange univers, et perplexe que l’auteur ne nous en dise pas suffisamment sur les motivations des little people, le fil conducteur de l’histoire d’amour naissante entre les deux protagonistes principaux m’apparaissant plus un prétexte pour trouver une porte de sortie qu’une intrigue vraiment plausible (ou intéressante). La déception est réelle car le dernier tome tant attendu est de loin le moins réussi, prônant des interprétations pseuso-philosophiques sur le sens de la vie, de l’amour, de la famille, etc. J’y ai trouvé beaucoup de répétitions, de passages interminables totalement inutiles avec le sentiment que Murakami tournait en rond et n’arrivait pas à trouver une fin acceptable.
Conclusion : Trilogie à réserver aux amateurs de Murakami déjà sensibles à son univers surnaturel et onirique, avec 2 tomes très prenants et un dernier tome sans grande consistance, au dénouement capillotracté. Peut-être l’occasion de faire un 4ème tome ? Ma note : 17/20, 16/20 et 12/20.
Pour en savoir plus :
Les trois ouvrages ont paru chez
Belfond et vont paraître en poche chez
10/18 en septembre prochain
Tome 1 – Août 2011 – 534 pages ; Tome 2 – Août 2011 – 526 pages ; Tome 3 – Mars 2012 – 530 pages.