La question demeure ainsi la même, “Le Petit Journal” est-il un simple divertissement ou mérite-t-il le statut d’émission d’information dans quel cas, la légitimité de ce ceux qui concourent à la réaliser quotidiennement ne serait plus à faire quant à la détention de la carte de presse. Ainsi, “Le Petit Journal” semble être (pour l’instant) catalogué dans la première catégorie, celle où l’on semble décréter que ses sujets sont tous du pure divertissement et ne sont en aucune manière porteurs d’information.
La rigidité de la décision semble être de mise pourtant cette décision paraît grotesque à qui connaît un minimum l’émission et surtout à qui s’efforce de faire le distingo entre fond et forme.
Car là où l’émission peut entretenir l’ambiguité, c’est qu’elle se drape perpétuellement dans les habits et les formes narratives dévolues au divertissement. Une forte dose de ludique est ainsi mixée au sujet de manière à rendre des sujets qui, pris comme tels, peuvent paraître ne pas être fédérateurs de publics de masse. Ainsi le statut d’émission de d’information doit-il forcément rimer avec sobriété de la présentation et de la mise en forme ? La question a le mérite d’être posée tant cela envisage à contraindre la diffusion de l’information dans des formes circonscrites ne prenant ainsi aucunement en compte la spécificité des publics et l’identité des canaux.
La limite est tout de même ténue entre ces deux univers, mais à regarder de plus près, “Le Petit Journal” ne s’est pas fait prendre en flagrant délit de distorsion d’une réalité (si ce n’est pour engendrer des polémiques stériles) et tend avantageusement à ouvrir le focus d’une information qui de manière très régulière se contente par mimétisme à fournir une information équivalente par delà les canaux sans jamais chercher un autre angle d’attaque de l’information. “Le Petit Journal” offre quant à lui, à la palette de l’information, ce point de vue que d’autres n’ont pas.
Ainsi, en revenant au contenu même du programme, ce qui paraît énerver dans la non reconduction des cartes de presse aux équipes de l’émission est également à percevoir dans la structuration de l’émission qui dans un emballage équivalent alterne sujets d’information, parodies et sketchs sans toutefois qu’une visualisation soit clairement présente pour établir clairement la catégorie des images diffusées. Cette confusion potentielle est également à soumettre au jugement de tout un chacun qui dans le fond comme dans la forme doit être en mesure de prendre les informations qu’il désire tout en sachant faire la part des choses entre divertissement et information.
Cela pour en revenir à l’idée que cette non reconduction des cartes de presse paraît manifestement se jouer beaucoup plus sur l’entité “Le Petit Journal” et tout l’univers qu’il colporte que sur un contenu éditorial qui fait drastiquement la différence entre information et divertissement.