Ces résultats proviennent de l'analyse de plus d'1,6 millions de tests de dépistage en milieu professionnel, au Royaume-Uni de 2007 à 2011. Comme l'analyse a été menée par une société de tests de dépistage, le conflit d'intérêts peut être évoqué en raison de l'intérêt de la société de promouvoir l'utilisation des tests de dépistage. Mais ces données alertent au moins sur une tendance.
3,23% des tests effectués en milieu professionnel s'avèrent positifs soit pour les drogues illicites, ou des médicaments prescrits ou non, mais non signalés dans le cadre du programme de dépistage. Le rapport montre surtout une augmentation manifeste de la consommation de drogues parmi les salariés depuis 2007, ainsi que les spécificités de consommation à des âges différents ou chez les hommes et les femmes. Les auteurs du rapport estiment, en extrapolant ces chiffres aux 29,23 millions de personnes employées au Royaume-Uni, que 940.000 personnes consommeraient de la drogue sur le lieu de travail. Le taux constaté représente aussi une augmentation de 43% du contrôle positif pour usage de drogues, pour la période 2007-2011 (de 2,26% à 3,23%). Les drogues les plus fréquemment consommées sont le cannabis (1,93%), des opiacés OTC comme la codéine (1,87%), puis la cocaïne (0,59%), les benzodiazépines (0,2%), les amphétamines (0,11%), la méthadone (0,06%) et l'héroïne (0,02%). Les moins de 25 ans sont plus susceptibles d'être testés positifs et en particulier, pour le cannabis. La consommation de cannabis diminue avec l'âge des salariés, celle de médicaments OTC augmente. Le rapport suggère que le type de drogue consommée change avec l'âge, en raison de l'évolution du revenu. La consommation de cocaïne et d'opiacés augmente quelques années après le début de la vie active en raison de leur coût.
Si ce rapport ne prouve aucunement la contribution de l'usage de drogues aux maladies professionnelles ou accidents du travail, il évoque du côté des employeurs l'obligation de fournir un environnement de travail sûr et de s'assurer que les employés n'abusent pas, sur le lieu de travail, de substances qui peuvent nuire à leur capacité à effectuer des tâches en toute sécurité. Il évoque aussi la croissance d'un mal-être au travail.
Source:ConcatenoJuly 2012High Society: Drug prevalence in the UK workplace. A research report by Concateno, First Edition (PDF, 551kb) et NHS “Drugs in the workplace 'widespread”