Les islamistes du groupe armé Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam) ont fracassé lundi une porte d'entrée d'une des trois plus grandes mosquées de la ville de Tombouctou (Nord du Mali), datant du XVe siècle, après avoir détruit pendant le week-end sept des seize mausolées de saints musulmans. Les fanatiques affirment agir"au nom de Dieu", et estiment que les mausolées alimentent l'idolâtrie.
Ils ont menacé de détruire toute mosquée contenant les restes de saints. Les islamistes font régner la terreur dans ce coin du Mali et ont profité d'un putsch le 22 mars à Bamako pour accélérer leur progression dans tout le nord du pays qu'ils contrôlent depuis trois mois au détriment de la rébellion touareg. Ils veulent imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
Dans un communiqué lors d’une réunion à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), le comité du patrimoine mondial de l’Unesco a «condamné vigoureusement les actes de destruction des mausolées à Tombouctou» et «appelé à mettre fin à ces actes répugnants», citant une résolution adoptée la veille.
Mais le mal est déjà fait. Les habitants de Tombouctou vivent, chaque jour, avec la peur au ventre : crainte de représailles, de mains coupées, de flagellations (un couple flagellé en public pour avoir eu un enfant hors mariage…).
Et Dieu dans tout cela ??
Nord Mali mort n’a lit que pour ses sanglots longsA contempler d’effroi l’innommable saccageLes Mosquées éboulées sous des coulées de rageDes mausolées broyés par les haines d’aplomb.
Au détour du Coran dans ses sillons obscursLes barbus maléfiques imprégnés du bon droitAnéantissent à vie l’héritage des roisLes traditions des sages aux prophéties d’azur.
La plaie de Tombouctou saigne de ce passéSéculaire et sacré que renient les vandalesAu nom de leur sacré d’aigreur professoraleTombouctou geint de peur et d’angoisse mêlées.
Le fouet s’approprie des vertus salvatricesPour châtier tout impur aux yeux des justiciersChâtiment péremptoire sur les peaux suppliciéesChant des flagellations, ballet d’inquisitrices…
Sous les cranes le noir du néant ressentiL’épouvante invitée dans les regards éteintsTombouctou sous le joug de l’Islam assassinGeint de froide terreur et de cris assourdis.
La charia d’Ansar Dine sans sourdine ainsi donneDe la voix sépulcrale qui pourfend le silenceDétruit l’idolâtrie et ses pierres d’insolenceSous le blâme feutré de l’Occident atone.