Je crois en toi toujours, universelle flamme,
Feu purificateur, creuset du genre humain,
Art que notre détresse appelle de ses mains,
Triomphale splendeur qui débordes notre âme.
Apaisement des jours de solitude étrange,
Je porte dans mon coeur l’inextinguible amour.
Ô monde vermoulu, j’espère en toi toujours,
Malgré tous tes écarts, malgré toutes tes fanges.
Une fleur peut changer les yeux d’une fenêtre,
Un filet d’eau créer des thèmes infinis ;
Un rayon de soleil peut nourrir des pays ;
Le moindre chant d’amour nous transformer en l’Être.
Acceptes-tu, mon coeur, de vivre dans tes cendres ?
D’être nu dans un siècle où les masques font loi ?
D’être immobilisé dans un monde sans foi ?
Et, pour monter en Dieu, de paraître descendre ?
Je veux rester l’homme d’en haut, fou du tonnerre,
De l’espace, des cieux d’orage et des éclairs.
Les bégaiements humains se fondent dans l’éther.
Je veux rester le pèlerin de la lumière.
Apaisement des jours de solitude étrange.
Je porte dans mon coeur un rêve universel,
Où tous les fils de Dieu marchant vers l’Éternel,
Ne craindront plus d’aimer, dégagés de leurs fanges.
Roger BRIEN (1910-1999), poète québécois.
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