Dans cet article nous allons passer en revue le support de notre plate-forme de prédilection et plus largement les contributions au logiciel libre chez les principaux éditeurs et studios de jeu vidéo au monde.
Prologue
D’abord, je tiens à présenter mes excuses auprès de ceux qui ont eu la malchance de se faire avoir par le poisson d’avril que j’avais fait l’année dernière. Bien qu’il ait pu susciter de faux espoirs à l’époque, à la lumière des événements actuels, je peux oser dire que cet article était prophétique… Noooon, je plaisante, la rumeur avait été lancée bien avant mon poisson d’avril, je n’ai fait que surfer dessus!!
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A source et à vapeur!
C’est désormais officiel et sur toutes les lèvres des joueurs amateur du manchot, Steam et le moteur Source feront leur entrée sur notre plate forme préférée avant fin 2012 : le rédacteur du site Phoronix, Michael Larrabel l’a confirmé, puisqu’il a eu l’insigne honneur d’être invité dans les locaux des studios Valve par son cofondateur Gabe Newell lui-même. L’invitation n’était pas innocente : le site anglophone Phoronix est devenu en huit ans une référence dans l’actualité du support matériel sous GNU/Linux grâce à ses benchmarks de puces graphiques et leur performance avec les principaux moteurs 3D open source.
Une communauté de spécialiste s’est donc naturellement formée sur les forums du site Phoronix, où l’on retrouve aussi bien des ingénieurs travaillant dans le secteur des puces graphiques, que des développeurs de pilotes graphique ouvert ou non et des développeurs de moteur 3D.
C’est donc pour son carnet d’adresses bien fournit que le patron de Valve a fait appel au rédacteur de Phoronix, afin de faire le plein de talents Linuxiens pour optimiser le moteur Source. D’ailleurs deux des nouvelles recrues ne sont autre que Forest Hale, alias Lord Havoc, le développeur principal du moteur DarkPlaces utilisé par la version open source de Nexuiz et donc aussi par son fork Xonotic et David White, instigateur et créateur d’une des plus belles réussite du libre ludique, le jeu de stratégie en tour par tour Battle for Wesnoth (note: penser à faire un billet complet là-dessus) et du sympathique jeu de plate-forme Frogatto.
Si vous êtes développeur avec une âme , sachez que Valve est toujours à la recherche de talent linuxien pour mener à bien son entreprise donc si vous êtes un développeur passionné par notre plate-forme libre et que vous n’avez pas peur de traverser l’Atlantique, vous pourriez postuler pour travailler dans un des plus fameux studios de jeu vidéo au monde.
Source : Phoronix
De la fumée sans feu…
Au dernier Ubuntu Developper Summit qui a eu lieu le 10 mai dernier, il y avait un invité de marque, d’habitude absent de ce genre de manifestation : le deuxième plus grand éditeur au monde EA (Electronic Arts). Mais malheureusement l’annonce faite durant le sommet n’avait rien d’excitant. Les deux premiers jeux disponibles dans l’Ubuntu Software Center ? – Lords of Ultima, un jeu multiplateforme en Javascript et Command & Conquer Tiberium Alliance, un jeu de stratégie massivement multijoueurs… en Flash. Tout deux des jeux jouables donc à travers un navigateur Web, on ne peut pas vraiment parler de support de la distribution GNU/Linux de Canonical.
Du côté Open Source, EA a ouvert le code de Sim City et une partie du premier Sim… on est là aussi, loin derrière l’ouverture de code des moteurs de jeu de la génération précédente comme pratiquée par id Software surtout quand on sait que les parties de code mise à disposition sur gpl.ea.com sont en fait des librairies Qt et le moteur de rendu Web WebKit, deux produits déjà sous licence GPL, on est plus dans une mise en conformité légal avec la licence GPL.
Un Tim ôté, plus de manchot enragé.
Depuis le départ de Timothée… non, pas votre hôte… l’ancien employé d’Id Software, alias TTimo, surnommé parfois ZeroWing en référence au sous-domaine zerowing.idsoftware.com, où l’on trouve les utilitaires pour jouer au jeux Id nativement sous GNU/Linux…
Son départ avait fait craindre l’arrêt du support de GNU/Linux pour Rage à juste titre puisque John Carmack, cofondateur d’Id, s’est fendu d’une réponse lapidaire sur Twitter qui laisse peu d’espoir de voir un client linux natif pour Rage :
« J’ai entendu dire qu’il fonctionnait bien sous Wine. Pas de plans pour un client natif Linux. »
Source : Jeuxlinux.fr
Le diable ne passera par gnou
Dans une récente interview accordé à Jay Wilson, le responsable principal du jeu Diablo III, à la question de savoir si comme Valve, Blizzard comptait sortir leur jeu sous Linux, celui-ci a répondu en substance qu’il préférait voir les fonctionnalités supplémentaires sortir plus vite que prévu plutôt que de supporter la plateforme GNU/Linux, belle mentalité.
Pire, Blizzard vient de bannir les joueurs Linux utilisant Wine!
Source : l’interview sur AusGamers
Ubi et Oubli ?
Après avoir relaté ce qui se passait chez ces concurrents américains, la question s’est posé quant à notre champion français des éditeurs mondiaux : qu’elle était la place du support de notre plateforme et plus largement du logiciel libre chez Ubisoft ?
- Pour ce qui est du support la réponse est simple et limpide : rien.
- Pour ce qui est de la contribution au logiciel libre, là, il y a quelque chose d’intéressant : UbiArt
UbiArt est un framework permettant de créer facilement des animations en 2D à partir de n’importe quel dessin, en ajoutant facilement des os pour former un squelette d’animation. La vidéo de présentation présente sur le site sera beaucoup plus parlante pour les béotiens en animation. Ce framework, créé par l’équipe d’Ubisoft Montpellier, a surtout été utilisé dans la création du jeu Rayman Origins et c’est donc Michel Ancel, le légendaire concepteur de jeu vidéo (créateur entre autres de Rayman, des Lapins crétins et de Beyond Good and Evil) qui a annoncé son intention de publié le framework en open source. Malheureusement un an après cette annonce, et le succès du jeu Rayman Origins et la mise en chantier d’un Rayman Origins 2, plus de nouvelles sur la mise à disposition du framework, ni de date de sortie. Comme dirais les anglophones « Wait and see » !
Source : develop
Conclusion
Si vous avez un peu lu mes précédents articles, vous savez que mon cœur penche plutôt pour la libération de code ou le développement de jeu libre. Bien que dans ce billet, il ne soit question que d’éditeurs et de studios de jeu vidéo avec des jeux propriétaires au code fermé, il est indéniable que si les grands éditeurs commencent à s’intéresser à notre système d’exploitation de prédilection.
Cela fera peut-être changer les mentalités des utilisateurs et fera surtout tomber l’un des derniers gros rempart à l’adoption du système d’exploitation libre par le grand public et améliorer en même temps le support graphique libre qui est toujours à la traîne face au pilote graphique propriétaire et cela même sous GNU/Linux ce qui est une gageure pour un système d’exploitation libre.