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“Je ne gagne plus d’argent depuis 1985″

Publié le 04 juillet 2012 par Seifenblase @Pointe_d_Actu

Le Préfet de l’Ardèche, Dominique Lacroix, a rendu visite hier à une dizaine d’agriculteurs ardéchois et a visité la ferme de l’une d’entre elles. L’occasion étaient pour eux d’exposer leurs problèmes de la vie quotidiennes et leurs interrogations sur des sujets de société. Le Préfet s’est montré ouvert mais avait assez peu de solutions à proposer.

« L’agriculture est un élément essentiel de l’économie », affirme le préfet de l’Ardèche, Dominique Lacroix, en visite d’une exploitation à Toulaud. Accompagné d’une dizaine de paysans de la Coordination rurale de l’Ardèche, il a fait le tour de la ferme de Gaëlle Thallot, intéressé. « C’est votre seule activité ? » demande-t-il quand elle explique la traite des chèvres et la fabrication des fromages. Oui, « avec la vente à un supermarché et les marchés de Saint-Peray, Portes-lès-Valence, Valence et Guilherand-Granges, ça va ».

“Je ne gagne plus d’argent depuis 1985″

Le préfet de l’Ardèche, Dominique Lacroix, a visité l’exploitation de Gaëlle Thallot, en présence d’une dizaine d’agriculteurs de la Coordination rurale de l’Ardèche avant d’évoquer leurs différents problèmes lors d’une table ronde. Photos Anaïs VENDEL

Il n’aura guère fallu qu’un quart d’heure pour que les agriculteurs évoquent leurs problèmes, avant de s’installer en table ronde. Et, c’est déjà un bon début, les deux parties s’accordent sur le but : « échanger sur la conjoncture, sur les points positifs et ceux qu’on peut améliorer » explique le préfet. « C’est la première fois en vingt ans qu’un préfet vient nous voir, peut-être que c’est un signe d’ouverture du nouveau gouvernement » veut espérer Gilbert Besseas, président de la Coordination rurale ardéchoise.

« S’emparer du système pour peser »

Parmi les sujets évoqués : la Politique agricole commune (Pac), les droits de plantation, les contrats ou encore les revenus issus de la vente des produits. « On nous paye de moins en moins cher mais les produits sont vendus plus chers » plaide Jean-François Bombrun, éleveur de chèvres et producteur de lait. Si la problématique reviendra souvent au cours de la table ronde, le préfet n’a que peu de solutions à proposer. « Je suis partisan de la vente directe, c’est une vraie réponse dans notre région même si nous sommes handicapés par rapport aux gros volumes que produisent les agriculteurs à l’ouest ».

Une réponse qui ne fait pas l’unanimité chez les professionnels. « J’ai cherché à m’adapter à chaque fois, mais on ne m’a jamais donné plus. J’ai gagné de l’argent jusqu’en 1985… et aujourd’hui, on nous demande encore de nous adapter ! » s’énerve Jean-François Bombrun. Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître que le niveau de vie des agriculteurs s’est amélioré ces dernières années, soutenu par Gilbert Besseas selon qui « on ne peut pas avancer sans l’Europe, on a tous les mêmes problèmes ».

Pendant deux heures, la dizaine de paysans a exposé ses doléances au préfet qui les a écoutés en précisant que « nous n’avons pas eu de réunion avec le ministre donc pas de directives à vous donner. Mais la profession doit s’emparer du système pour avoir la capacité de peser ».

Article paru dans le Dauphiné Libéré du 4 juillet 2012


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