En fait, nous n’avons jamais appris ce que sont les animaux. Nous ne parlions que d’animalité afin de tracer une frontière, un fossé, un gouffre infranchissable entre eux et nous. L’idée que nous nous faisions des animaux était si honteuse que nous voulions à tout prix ne pas appartenir à la gente animale. Il fallait désespérément que la nature de l’homme soit surnaturelle, pour que nous soyons les seuls à posséder une âme et que les animaux ne soient que des machines.
Boris Cyrulnik