Sylvain Tesson est un aventurier qui a parcouru le monde. Et puis, il a décidé de s’arrêter, de cesser de vadrouiller pendant quelques mois. Une confrontation au vide et au silence, loin de l’humanité. Pour sa retraite solitaire, il a choisi une cabane, sur les rives du lac Baïkal où il a passé six mois avec pour seule compagnie des livres, des cigares et de la vodka.
"Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l'or"
"Quand on se méfie de sa vie intérieure, il faut emporter de bons livres : on pourra toujours remplir son propre vide. L’erreur serait de choisir exclusivement de la lecture difficile en imaginant que la vie dans les bois vous maintient à un très haut degré de température spirituelle. Le temps est long quand on n’a que Hegel pour les après-midi de neige."
"Et si la liberté consistait à posséder le temps?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence- toutes choses dont manqueront les générations futures?"
Dans les forêts de Sibérie, écrit en pointillé et en précisions, est une leçon d’humilité.
Qu’est-ce que Sylvain Tesson aura appris durant ses six mois, dans une cabane sibérienne, à cinq heures de marche de la plus proche présence humaine?
Le courage des mésanges, la beauté du printemps, le réconfort de la littérature.
La paix est incontestablement ce qu’il y a de plus dur à trouver sur terre. Sylvain Tesson avance pour savoir ce qu’il a dans le ventre. Il s’est éreinté puis enraciné. Il a parcouru le monde jusqu’à l’épuisement et a revêtu les habits de l’ermite jusqu’à l’amenuisement. De la conquête à la quête.
Dans les forêts de Sibérie reste un acte de foi en la liberté intérieure. Il ne s’agit plus de partir au bout du monde ; il s’agit de partir au bout de soi.
Sylvain Tesson aura appris en une poignée de mois, dans une cabane plantée en Sibérie, à vivre non plus contre lui-même mais avec lui-même.
A lire absolument!