Un discours de politique générale par Jean-Marc Ayrault qui très axé sur la dette et la dépense publique, mais dangereusement protectionniste, opposé au capital et riche de mauvaises propositions pour le logement.
Par Pierre Bergerault.
Article publié en collaboration avec le Cri du Contribuable.
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a prononcé son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Le redressement des comptes publics figure parmi ses priorités car « une France endettée est une France dépendante » a-t-il déclaré.
« Je ne suis pas l’ennemi de l’argent, je ne jauge pas les gens selon leur patrimoine » a affirmé le Premier ministre au début de son discours.
Pour lui, « le patriotisme, c’est servir son pays, ce n’est pas fuir la France pour les paradis fiscaux ». En cela Jean-Marc Ayrault entend « lutter contre la fraude et l’évasion fiscale ».
D’ailleurs, la réforme fiscale qui interviendra dès l’automne doit « favoriser le travail et pas la rente ». Sur ce point, le Premier ministre a affirmé son amour pour « l’esprit d’initiative ».
La jeunesse, la sécurité et la justice seront au coeur des réformes visant à redresser les comptes publics… Le retour à l’équilibre du budget se fera avec le concours de l’Etat, de la sécurité sociale et des collectivités locales. Mais « contrairement à l’ancien gouvernement », le Premier ministre insiste sur « la stabilité des effectifs de fonctionnaires ».
« La maîtrise des dépenses publiques est essentielle », c’est pour cette raison que « des recettes fiscales seront mobilisées » a-t-il ajouté. Pour cela, « il faut solliciter ceux qui ont été exonérés de l’effort collectif ». Une nouvelle tranche de 45% d’impôt sur le revenu, « plus juste et progressive » sera mise en place pour les ménages les plus aisés et une imposition à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million €.
Le Premier ministre a également réaffirmé son intention d’arriver à un déficit de 4,5% du PIB en 2012.
Le projet rectificatif de loi de finances reviendra sur l’allègement de l’ISF, sur le bouclier fiscal, sur l’exonération des heures supplémentaires. La hausse de la TVA prévue par l’ancien gouvernement sera annulée et les niches fiscales seront plafonnées.
Le Premier ministre a également parlé de croissance. Elle sera selon lui, de 0,3% cette année et de 1,2% en 2013.
A propos des PME, le chef du gouvernement souhaite qu’elles ne soient pas soumises au même taux d’imposition que les multinationales.
Sur le commerce extérieur, les thèses d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, ont largement été reprises. « Nous ne pouvons, ni ne voulons rivaliser avec la Chine ». Il nous faut « nous protéger »,« la réciprocité » sera la règle…
La politique du logement sera au coeur de l’action gouvernementale. « 150 000 logements sociaux seront construits, les terrains de l’Etat seront mis gratuitement à disposition pour construire des logements sociaux ». Quant aux municipalités qui refusent de construire au moins 20% de logements sociaux, leurs pénalités seront multipliées par cinq.
Enfin, le Premier ministre a réaffirmé le besoin de maintenir l’arsenal nucléaire en l’Etat, contrairement à ce qu’avait proposé Michel Rocard.