Oui vas-y, cette fois ci tu peux le faire ! Appuie sur ce bouton une bonne fois pour toute. Ouvre ce lien, cette suggestion de Kévin, et kiff le ons d’un rap de fortune. Toi t’es plutôt un type rock’n'roll, RTL2, nostalgie, et fun radio quand c’est papa qui conduit mais cette fois-ci c’est décidé t’avances d’un pas semi-serein dans le milieu des dents en or et des gros boobs ! (tu verras, ça va être bien). Les noms tu les connais pas, enfin si de nom mais t’as jamais prêté l’oreille, tout ça parce que c’est un milieu de gangsta et qu’au collège tu étais dans une école privée à traîner avec les ‘nostalgiques-anonymes-du-rock-c’était-mieux-avant’.
Allez rattrape toi ! Fonce dedans, commence bien connu, et affine avec les recommandations Youtube. Manges-en, mords-en, avales-en, ce soir tu mets ton casque volume 47 et ta casquette à l’envers. Sans le vouloir, tu te fais à la musique, tu commences à n’avoir plus que ça en tête, les paroles tu les scande parce que tu les comprends, tu les vis. Tu vibres. Les clips te parlent, la piscine, les tchaies, les dents en or, la réussite sociale etc. Machinalement, tu fais des gestes étranges avec tes bras en rythme avec la musique. Et puis après avoir écouté en boucle Wiz Khalifa, Mac Miller, Orelsan et compagnie, tu cales tout sur ton mp3 de kéké pour demain. Remets ça chaque soir. Remplace un petit Beatles par un petit Nessbeal ou La Fouine. Vas-y à fond, ne lésine pas sur les moyens.
Après quelques heures ou quelques jours (tout dépend de ta fierté musicale), tu ne pourras plus t’en passer, te voilà changé. Tu n’as plus peur de rien. Un truc magique s’est passé. Tu l’écoutes maintenant dans la rue, sous la douche et en cuisinant ton mafé. Tu commences à faire le dur, style nigga. Les mélodies tu les connais. Dans la street, tu marches d’un pas franc et décidé sans t’en rendre compte. Tu mates les tchaies en pensant qu’elles font de même, t’es imprenable. Tu vis ta vie de rappeur des clips. Tu te sens mieux sans trop comprendre. T’as changé de bord, tu l’as encore annoncé à personne et tu gardes ça secret. T’aimerai ajouter à la fin de tes phrases ‘most dope bitch !’ ‘chiewww’ ‘yeah’ ‘brrrrrah’ pour faire comme à la Télé, mais personne ne te comprendrait. Quoiqu’il en soit, le rap améliore ton quotidien alors que tu ne sais même pas ce que l’abréviation signifie. Au bar, tu commandes un whisky. Tu fumes des pétards de la taille de ton kiki. Tu tcheks tes potes naturellement. La pop c’était trop gentil, tu passes au stade supérieur, tu t’affirmes. T’achètes des Nikes et la joues macho. Tu commences les abdos. T’es devenu secrètement ce dont tu te moquais mais tes amis t’apprécient davantage et tu fais de l’effet aux gonz. Cette thérapie fait du bien, je te l’avais dit mon frère.
Peppy.