Je m’interroge. J’ai l’impression de mener quasiment une vie de nonne, me sens même parfois sur le point d’intégrer un couvent tellement ma vie sentimentale ressemble à une foutue traversée du désert. Et là, l’autre soir le voisin m’a regardée, sourire en coin, plein de sous-entendus en me voyant rentrer accompagnée à l’appart.
Qu’est-ce qu’il s’imagine ce con ? Que ça m’amuse d’être la fille de passage, la fille pansement qui retape les coeurs blessés, la fille facile qui ne demande rien et reçoit simplement ce qu’on lui donne…
Ce ne n’est pas tant les a priori stupides sur ma vie qui me dérangent que ce constat qui me navre. Je ne semble pas être de celle avec qui les hommes s’engagent. Je ne suis pas de celles qui donnent envie de se poser, de s’investir, de s’enraciner et de construire un futur.
Je ne suis pas de celles non plus dont on se joue et dont on profite ouvertement. Dérisoire consolation.
Je suis juste de celles qui accompagnent un moment de vie, de celles avec qui on partage un petit morceau du chemin…
La grande majorité de mes rencontres ce sont passées sur ce mode éphémère. Sans jamais retenir aucun homme dans mes filets. Je ferais une bien piètre sirène !