Hollande : quand 2012 a un parfum de 1983
De manière assez amusante, The Economist tend encore à présenter le président élu comme un socialiste version 1981 du fait de sa proposition de créer une tranche marginale d’imposition à 75% ou de permettre le départ à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant travaillé le bon nombre d’années. Dans son édition de vendredi, il évoque également la hausse du Smic pour relancer la consommation, en oubliant que le «coup de pouce» est totalement dérisoire, à 0.6%.
Mais l’hebdomadaire britannique devrait vite revoir son jugement avec la séquence des derniers jours. En fait, c’est Eric Zemmour qui avait raison la semaine dernière en parlant de «l’édulcorant Hollande». Le Parti socialiste a renoncé à changer la vie des Français, qui en auraient pourtant bien besoin aujourd’hui. Nous avons 1983 sans avoir 1981. Pour être clair, certains aspects de l’alternance d’alors étaient franchement négatifs, mais d’autres avaient été positifs. Hier, Didier Migaud a présenté le rapport de la Cour des Comptes, qui chiffre le besoin d’un ajustement budgétaire de 40 milliards d’ici à 2013 pour tenir l’engagement de la France d’un déficit de 3% du PIB. Même s’il est bien évidemment souhaitable que les deniers publics soient dépensés avec toute la mesure nécessaire, une telle correction, à ce moment précis du cycle économique, risque de prolonger notre croissance molle, voir de nous faire retomber en récession. La rigueur sans le tournant.