La recherche d’un emploi en Suisse s’inscrit très souvent dans un mode automatique : les candidats postulent puisqu’il faut bien le faire, rédigent un CV « comme ceci » ou « comme cela » selon les dernières informations récupérées sur le sujet, puisqu’il en faut bien un. Il y a de fait souvent une recherche de technicité dans la rédaction du CV et de la lettre, rarement une recherche de compréhension de l’environnement. Or si un mauvais CV vous assurera à coup sûr de finir dans la mauvaise corbeille, un bon CV n’est pas pour autant gage de réussite, car d’autres paramètres importants viennent « perturber » le jeu du recrutement.
En la matière, les candidats ignorent souvent 2 choses pourtant fondamentales :
- l’intensité de la concurrence (êtes-vous le seul candidat ou bien y-en a-t-il de nombreux autres ?)
- ce que les recruteurs cherchent précisément à comprendre lorsqu’ils reçoivent une candidature
Je me propos ici d’apporter un éclairage sur ces deux points qui, s’ils sont bien maîtrisés, pourront faire gagner beaucoup de temps et surtout faire la différence.
Mode élimination ou mode sélection ?
En quoi l’intensité de la concurrence influe-t-elle le comportement des recruteurs ? Pour illustrer le sujet, je prendrai un exemple simple : une annonce pour un poste, dès lors qu’elle est publiée, va en général drainer un nombre important de candidatures : lorsqu’il en reçoit plusieurs centaines (ce qui n’est pas rare dans ce cas), le recruteur ne va pas pouvoir s’attarder sur chacune d’entre-elle, et va même chercher à éliminer le plus rapidement possible un maximum de candidatures : il va donc chercher ce qui ne convient pas dans les CV qu’il a sous les yeux. A l’inverse, si le recruteur a peu de candidatures, il cherchera les informations dans le dossier de candidature qui pourraient être intéressantes. Dans le 1er, le recruteur est en mode « éliminatoire », dans le second il est en mode sélectif. Et cela change tout.
En clair et de manière concrète, si vous postulez par le biais d’une annonce, la probabilité que vous soyez en mode « éliminatoire » est très importante. Si vous postulez par le biais d’un travail de networking, il est probable que vous soyez moins nombreux. Mais dans tous les cas, le plus important est de le savoir, de le comprendre et de rédiger ses documents en fonction. Ainsi, en mode éliminatoire, on aura tendance à faire un CV plus synthétique, présentant rapidement le profil. En mode sélectif, un CV court peut fonctionner, mais également un CV plus long. Je vous invite sur ce sujet à consulter le billet que j’ai rédigé sur la longueur du CV en Suisse.
Les recruteurs veulent vous mettre dans une case
2ème point à bien comprendre : les recruteurs veulent comprendre très rapidement qui vous êtes et ce que vous voulez. Tant qu’ils n’ont pas compris ces 2 informations de base, qui consistent, dit simplement, à vous mettre dans une case, les recruteurs n’auront pas une lecture attentive de votre CV ou de votre lettre de motivation, car ils vont simplement parcourir ces documents à la recherche de ces informations, et pas forcément des informations qui sont intéressantes pour votre candidature (comme vos compétences, vos qualités…). Dans ce cas, c’est une lecture peu utile du CV qui s’opère. Pour y remédier, il faut simplement présenter en titre de son CV le type de professionnel que vous êtes, et ce que vous recherchez. Ensuite, mais seulement ensuite se posera la question des compétences.
Pour vous aider à rédiger ces informations, je vous invite à télécharger l’une des conférences que j’ai faite sur le sujet « Rédiger un CV en Suisse »
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