Je ne pensais jamais vous en jamais parlé, et pourtant c'est un sujet qui me tiens à coeur. Je voudrais lever le voile sur une période de ma vie, que je préfèrerai oublier, mais qui d'un autre côté m'a fait grandir, et je ne peux pas la renier.
Je ne demande pas d'avoir vos avis, on m'a trop souvent dit "fais ci - fais ça" où encore "moi je pourrais pas, moi je, moi je moi je".
Vos "moi-je" vous pouvez vous les garder. Ils glissent sur moi et ne m'atteignent pas. Plus tout au moins.
L'histoire ? Je vous la raconte.
J'ai rencontré G un soir de janvier. Il faisait froid, il y'avait du monde, de la musique, mais il était là. Il sortait d'une séparation difficile et j'était en couple à cette époque, il n'aura fallu que d'une soirée pour nous retrouvé célibataire le lendemain, pour vivre le coup de foudre qui nous avait frappé.
Nous avons vécu notre idylle pleinement. Les frissons et les papillons du début, les sourires niais et complices, on refaisait le monde, notre monde. Les jours, les semaines, les mois passèrent..
Animatrice en centre de vacances, je suis partie 3 semaines durant l'été. La séparation douloureuse me rongeait de l'intérieur. Notre passion s'essouflait. Jamais auparavant nous n'avions été séparé. Je le sentait. Au fond de moi je sentait qu'il se passait quelque chose sans savoir l'expliquer. Au bout de deux semaines, j'ai prétexté un soucis familliale pour me décharger de mon groupe et remonter sur Paris. Deux jours plus tard, il m'attendait sur le quai de la gare. Nous nous retrouvions peu à peu, timidement. Mon angoisse a finit par s'estomper. Des indices étaient là pourtant. Je ne voyais rien. J'était amoureuse.
Nous sommes partis en vacances. Entre amis, nous avions une grande maison dans le sud. On riait, on se moquait de nous. Jusqu'au jour son portable sonna. C'était elle. La fille avec qui il a vécu avant moi, qui essayait de le récupérer. Je me suis énervé, je trouvais ça tellement louche. Pourquoi après tant de mois essayait-elle de me le reprendre?
Notre première vrai dispute éclata. Et laissa une cicatrice, jamais refermée.
Les mois ont passé, l'automne est arrivé. La passion s'estompait et se transformait en une relation d'amour, d'amitié, de sincérité. J'avais besoin de lui. Il avait besoin de moi.
Je suivait des cours d'arts appliqués. J'était bonne dans ce domaine. Je transgressait les règles et j'adorai me laisser emporter par l'imaginaire et ses chemins perdus.
La sonnerie d'une notification facebook me sorti de mes pensées. C'était elle. Un e-mail. Long. Très long. Mes yeux pleurait. Je voyais la scène. La date? mon absence en été lors de la colonie. Elle décrivait chaque moment, la position des meubles, la lettre que je lui avait écrite avait même été ouverte. Mon coeur s'est brisé.
Je suis devenue folle. J'hurlais, je pleurais, je rigolais, je criais, je frappais. J'était devenue une autre. Incontrôlable.
Il a essayé de me quitter, je l'ai retenu. Je l'aimait. Je ne voulais pas que cela s'arrête. Ce n'était arrivé qu'une fois après tout. Les rôles s'inversaient. Il me fuyait, je lui courrait après. C'était lui le fautif, pourtant.
L'hiver est arrivé, le printemps a suivi. L'été. Cela faisait un an. Je ne vivais plus. Je survivais. Je m'accrochais à mon amour pour lui pour le faire souffrire. Je le détestait. Le haissait. Toutes les nuits je pleurais, je me refaisait la scène. Nous ne sortions plus. Je lui demandait de m'expliquer, de me raconter, encore et encore ce jours-là. Je m'auto-détruisait. Mes réactions devenaient lourdes de conséquences. Je brisait l'amour qu'il portait pour nous deux.
Et puis naturellement est arrivé le jour où j'ai commencé à lui pardonner. Pas oublier, pardonner. Oublier reviendrai à dire qu'il ne s'était rien passé. Or non, il s'était passé quelque chose, et je n'oublierai jamais. A l'inverse, pardonner signifiait passer à autre chose, accepter l'autre et ses erreurs, s'engager dans une nouvelle étape de la vie. Grandir.
Pardonner c'est essayer petit à petit de lui redonner ma confiance.
4 ans plus tard, nous nous aimons. Nous avons des projets. J'ai entièrement confiance en lui. Je passe au-dessus de ce qu'on peux le penser. L'infidélité n'est pas une requête google. Ca existe. Il ne faut pas que cela soit tabou. C'est un fait. C'est réel. Des personnes souffrent. Que ce soit des deux côtés, il faut le dire. Arrêtons de croire que une personne souffre. Les deux en chient. Croyez-moi.
Soyons clairs, je ne parle pas de l'infidélité récurente. Du type où de la nana qui fait cela perpétuellement et qui n'a aucun respect pour l'amour, la relation. Je ne rentrerai pas dans le débat du "faut-il avouer une infidélité". Ca ne regarde personne.
A bon entendeur,