REVIEW – Pearl Jam n’est pas venu jouer à Yverdon comme l’a fait Metallica un mois plus tôt. Et non, pour voir le groupe de Seattle cet été, il fallait sortir de son chez soi, s’organiser la moindre et être prêt à bourlinguer. C’est donc en Belgique, au Werchter Festival, que nous avons posé nos valises et planté notre tente. Chronique d’une journée pas comme les autres.
Ce dernier week end du mois de juin rimait avec la programmation de nombreux festivals en Europe. Le Montreux Jazz ouvrait ses portes, les Eurockeennes de Belfort prenait l’eau, l’Open Air de St-Gall s’éclatait et le Werchter nous accueillait ainsi qu’une quantité de groupes incroyables. Car quand on voit cette programmation, il y a de quoi s’incliner et dire « Bravo les gars ». Notre venue se limitait néanmoins qu’au vendredi. Et comme vous pouvez le constater, il y avait de quoi se faire plaisir avant Pearl Jam. On a d’ailleurs eu la chance d’entendre Mastodon sans les coupures de son du Sonisphère. Pour une entrée en matière, c’est correct. Les Américains ont joué pour ainsi dire que des titres de leur dernier album THE HUNTER, mise à part le dernier titre "Blood And Thunder" et "Crystall Skull" en début de set. Un concert énergique, sans surprise, mais drôlement bien exécuté.
Il y a ensuite plusieurs concerts où l’on est passé, écouté 2-3 morceaux, puis repartis. C’est le cas de Miles Kane, de Lana Del Rey, Wiz Khalifa (qu’est-ce qu’ils foutaient là eux ?) ou des locaux de dEUS qu’on a apprécié de loin. C’est comme ça les festivals, on ne peut pas tout voir.
L’étonnante Gossip a retenu notre attention. Ses quelques tubes très dansants sont toujours efficaces, même si ça ne restera pas le concert de l’année. Elle est communicative avec son public, mais sa musique tire plus vers la pop dansante que le rock. Dommage. On retiendra le panneau d’un fan où l’inscription « Please seat on my face » a bien faire rire le public.
Forcément Jack White, le maître de l’indie, nous intéressait déjà plus. Son premier album solo BLUNDERBUSS fraichement sorti bénéficie d’une bonne critique sans toutefois atteindre des sommets. Forcément… après 6 albums des White Stripes où il n’y a pas grand chose à jeter et des supergroupes (The Raconteurs, The Dead Weather) qui cartonnent, son album solo peut décontenancer légèrement le fan moyen.
Mr Jack a su varier les plaisirs alternant les morceaux de ses divers projets passés et présents. Six titres des Whites Stripes, six titres de BLUNDERBUSS, deux titres des Raconteurs, deux reprises et enfin un seul morceau des Dead Weather (le splendide I Cut Like A Buffalo, mais c’est vrai que sans Alison, c’est pas pareil). Sans trop de surprise, Jack White termine par "Sixteen Saltines" et "Seven Nation Army". Bon, franchement on pensait qu’il avait définitivement cédé ce titre aux supporters de foot. Un concert intéressant qui mériterait d’être vu en salle par un plus petit comité.
Enfin, le clou de la soirée, nos vieux amis de Pearl Jam dont on a souvent parlé sur ce site. Pour ceux qui ne le savent pas encore, Pearl Jam a la particularité de ne pas faire deux concerts pareils. Et ce n’est pas qu’ils inversent deux chansons sur la set-list, mais d’un concert à l’autre, elle change énormément. C’est un peu comme à la loterie, sauf qu’on est toujours gagnant. Avec de si bons (et cultes) albums dans les années 90, on sait qu’on aura forcément droit à d’excellents titres durant la soirée. Personnellement, le concert pouvait s’arrêter après 3 chansons, j’étais déjà comblé. "Do The Evolution" en entrée et "Corduroy" peu après, c’est bon ! Merci les gars !
Que dire sur ce concert de Pearl Jam ? Des écrans noirs et blancs pour la première partie, très classe, un Eddie Vedder toujours en forme qui donne beaucoup et qui arrive sur scène avec sa bouteille de rouge, une set-list qui retrace assez bien la carrière du groupe, même si trois albums ne sont pas représentés. Un Alive fédérateur chanté par tout le public, un nouveau titre (Olé), deux reprises dont la terrible "Rockin’in the Free World" de Neil Young. Pearl Jam n’est pas dans l’excès ou la démesure, les concerts sont simples sans fioritures ni chi-chi. Ils sont parfois plus longs comme deux jours plus tard à Prague où le groupe a joué 30 titres, mais la prestation au Werchter valait déjà le déplacement. Le groupe garde la classe, jusqu’au bout et c’est sans doute une clé de leur succès.
Bilan de la journée :
Les plus : on a eu de la chance avec le temps, la pluie du matin a été chassée par le soleil. On salue les festivaliers de Belfort qui ont crapahuté dans la boue et la pluie… On est tous passé par là… Excellente organisation en général, les bus, l’accès aux bars, les scènes, tout est vraiment nickel. La programmation est excellente, quand on voit ce qu’on a loupé les autres jours, ça fait presque mal au cœur de partir… Le prix de la bière est correct.
Les moins : La nourriture, on a eu connu mieux… Le prix du billet est élevé certes, mais la prog est terrible. Le prix du camping est aussi élevé (19 Euros par personne pour une nuit).
Ecrit par Anthony Golay - Le 03 jui 2012