L'OREILLE COLLÉE
ÉCOUTE INTIME
L'œuvre sonore, qu'elle soit installation, radiophonique ou autre, contribue à générer, ou en tous cas favoriser des postures d'écoute spécifiques. On n'écoutera pas un concert symphonique de la même façon qu'une installation interactive.
Assis, immergé, surplombant, déambulant, allongé, au casque, en manipulant, en aveugle, à l'aide d'objets, l'oreille collée à ... nombre de postures d'écoute peuvent êtres induites, suggérées ou même imposées par l'objet d'écoute. De près, de loin, au centre, sur une ligne, dans un espace circulaire, un parcours, la géographie des espaces d'écoute conditionneront également les gestes, attitudes physiques et mentales de l'écoutant.
On aura parfois à faire à des écoutes collectives, individuelles, au casque par exemple, qui seront les plus adaptées selon la source sonore, sa puissance, ses modes de diffusion.
Nous parlerons aujourd'hui d'une posture d'écoute intime, celle qui nous oblige à coller l'oreille à une surface, un objet, pour écouter les sonorités qu'il diffuse. Les sources sonores seront donc plutôt de faible, voire de très faible intensité, parfois de l'ordre de la vibration inaudible, mais parfaitement perceptible par le corps. Cette écoute n'est pas pour autant systématiquement une écoute individuelle, comme celle proposée par un casque audio, mais étant également susceptible d'être collective, un groupe d'individus pouvant coller l'oreille à une même source pour y entendre de concert les mêmes sons.
Des artistes ont ainsi exploré ces micro-écoute, soit pour développer de nouveaux dispositifs usant par exemple de la transduction sur certaines surfaces, soit comme une mise en scène de l'espace d'écoute, voire des corps même des écoutants, soit dans des volontés d'associer postures et dispositifs dans des systèmes hybrides.
Quelques exemples en images