C’est ce que défend Patrick Arthus dans cet entretien rapporté sur le site de la revue Sociétal dans son dossier « Réindustrialiser la France ».
Après avoir développé quelques idées fortes :
« Il n’y a donc pas de débat à avoir pour savoir s’il faut réindustrialiser. Il y a simplement débat pour savoir comment on peut réindustrialiser ».
« Il est difficile de croire aux relocalisations. Lorsqu’une capacité de production a été transférée dans un pays émergent, le coût du rapatriement de cette capacité serait extrêmement élevé« .
« La bonne stratégie pour réindustrialiser n’est pas de relocaliser mais de développer de nouvelles industries : biotechnologies, numérique, énergies renouvelables, électricité « intelligente »… »
l’économiste s’interroge: « Est-on sûr que le problème productif de la France – le positionnement trop bas en gamme de ses produits – est lié à l’insuffisance de l’innovation ? »
Poser la question c’est formuler la réponse: « D’autres causes existent: la faible taille des PME, la disparition des PME innovantes absorbées par les grands groupes, le niveau élevé des charges sociales. Il n’y a en France que 90 000 PME exportatrices, contre 240 000 en Allemagne et 200 000 en Italie, ce qui n’est pas dû à l’effort d’innovation« .
Je vous invite à lire ce bref entretien Trois questions à Patrick Artus, Directeur de la Recherche et des Etudes, Natixis
Si vous souhaitez mieux comprendre les mécanismes de la désindustrialisation en France et les initiatives qui pourraient contribuer à y remédier, je vous conseille la lecture du livre de Patrick Artus et Marie-Paule Virard « La France sans ses usines ». Les auteurs décortiquent longuement la question et formulent, plus brièvement, des conclusions que chacun appréciera à sa convenance. Mais au delà de ces priorités proposés par les auteurs c’est surtout de l’exposé très pédagogique, clair et instructif qu’il faudra chercher à bénéficier.