Marseillaise devenue toulonnaise : Marseille, attention danger !

Par Nada @nada

Une toulonnaise
“mon mari a un copain qui fait du sport avec lui, eh ben l’ex-beau-frère de son cousin par alliance qui travaille sur Marseille est tombé en panne en centre-ville, ben pendant qu’il attendait la dépanneuse, une voiture s’est arrêtée, des types sont descendus, ont mis la voiture sur cale et ont pris les 4 pneus… En plein jour ! Tu te rends compte ?”

Moi
“Oui bien sûr…
C’est courant… ça arrive tous les jours… moi j’avais une copine dans le métro qui s’est fait voler le chewing-gum qu’elle mâchait par un pickpocket bien connu des services de police !!!”

Une toulonnaise
“… Tu te moques de moi là ?”

Moi
“… Ah ? démasquée ?…”

Hormis l’origine du copain (encore que…), cette conversation a vraiment existé, toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas fortuite.
C’est clair : Marseille a une très très mauvaise réputation. Pour les toulonnais (et le reste de la France ?) c’est une sorte de coupe-gorge et ils seraient presque étonnés de voir des marseillais passer la frontière (La Ciotat) en vie.

Bien sûr, c’est une grande ville, il y a des fous partout, de plus en plus nombreux, n’épargnant personne, il suffit de regarder l’actualité… Chaque jour apporte son lot de tristes histoires…
Mais non, il ne faut pas exagérer : on peut prendre le métro sans se faire agresser, marcher sur la Canebière sans se faire arracher son sac, sortir le soir sans se faire violer.
Bien sûr les temps changent, on ne peut pas se balader sur le cours Belsunce à 3h du mat en short et en décolleté-jusqu’au-nombril, il faut faire de plus en plus attention, mais le côté systématique Marseille = danger m’exaspère !

J’ai habité dans de nombreux quartiers (1er, 2è, 5è, 7è, 13è, 14è), étudié et travaillé sur Marseille pendant des années et je ne me suis jamais faite agresser (euh… je touche du bois). La voiture fracturée un nombre incalculable de fois ok, j’avoue, mais pas d’agressions.
Je ne nie pas la rencontre, haute en couleurs, de quelques malades de-ci de-là, mais toujours verbalement… sauf une fois…

Imaginez la scène :
Près de la place Thiars, 27 ans (il y a fort fort longtemps…), escarpins + tailleur-jupe car grosse réunion-gros stress et subitement avant ladite réunion : plus de clopes : aaaaargh !!!
Mon sang et mes poumons ne faisant qu’un tour je pars en courant vers le tabac du cours Jean Ballard (messieurs vous ne saurez jamais l’exploit que représente une course en talons hauts !).
Stoppée net dans mon élan par le feu vert je piétine d’impatience.
La terre promise me fait face, quand soudain sur ma gauche (je vous rappelle jeune + jupette + escarpins…) un SDF, allongé par terre, se lève d’un bond, me serre dans ses bras en me plantant un bisou sur la joue (oufff j’ai tourné la tête à temps) et me hurlant dans les oreilles : PORTE-JARRETELLES !?? PORTE-JARRETELLES ?!!
J’ai réussi à le repousser en hurlant toutes les insultes de mon répertoire, il m’a regardé en souriant, apparemment content…
Oubliant ma fumeuse priorité, telle une gazelle de compet’, j’ai fait demi-tour, suis entrée en trombe au bureau, me suis jetée sur le liquide vaisselle et l’éponge de notre kitchinette, me suis décapé le visage en hululant à la mort que j’allais arrêter de fumer !

Ah oui évidemment, vous vous en doutez, je ne portais pas de porte-jarretelles (?), la jupe et les escarpins avaient dû éveiller chez ce monsieur de vieux souvenirs…

Voilà bienvenue sur la planète Marseille

Sand…