Pour une fois, je peux vous parler tranquillement d’une exposition quand il vous reste 2 mois pour aller la voir et non pas, comme je le fais d’habitude, la veille de la fermeture. Désolée, je suis faite comme ça, quand je consulte les programmes des musées et des galeries je ne peux pas m’empêcher de me dire: “Oui, j’ai encore 3 mois avant la fermeture, j’irai la voir” et je me retrouve la dernière semaine, entre les courses au supermarché, une tonne de travail qui m’attend impatiemment sur mon bureau et le départ pour quelque destination excitante (Milan, la plupart du temps) à courir au musée/ galerie/ centre d’art comme une folle. (Ceci dit, j’ai 3 expositions à voir avant mon départ pour…justement! Milan).
La grande nouvelle de la semaine passée, à Toulouse, outre le chaud infernal pas si exceptionnel compte tenu qu’on est en été, est la réouverture du Musée des Abattoirs, le musée d’art contemporain de la ville rose, fermé depuis janvier pour travaux. L’exposition inaugurale est aussi le galop d’essai pour le nouveau directeur, Olivier Michelon, arrivé tout juste en février depuis Rochechouart et dont tout le monde attendait impatiemment l’arrivée.
Que dire? La première chose qui m’a étonnée a été la foule des visiteurs le soir du vernissage: je n’ai jamais vu autant de monde à un vernissage! (et sans un buffet gratuit! ou alors je l’ai raté…) J’ai eu l’impression que la ville s’était déplacée pour y venir, malgré la chaleur étouffante (voir plus haut) et le fait que l’art contemporain n'est pas quelque chose qui fait bouger les foules, normalement.
L’exposition compte des pièces remarquables, qui dialoguent parfaitement avec le contexte et entre elles: le fil rouge de cette exposition, dont le titre est “La vie des formes”, est le rapport entre l’œuvre d’art et son espace, une thématique certes un poil classique, mais très bien calée pour une exposition de réouverture.
La pièce de Michael Beutler, imposante, est l’axe autour duquel toute l’exposition, composée d’œuvres du FRAC Midi-Pyrénées (qui se trouve ici, aux Abattoirs) et de collections publiques françaises, se joue. Grâce à elle, de plus, l’architecture du lieu, fascinante parce que c’est le fruit d’une reconversion, mais franchement un peu froide, en sort complètement renouvelée. Dans les salles latérales, d’autres pièces à ne pas rater: Dots Obsession de Yayoi Kusama, Light Sentence de Mona Hatoum ou encore un de mes artistes-fétiche, Michel Blazy, avec Junk Garden.
Merci au directeur de nous avoir, pour une fois, épargné l’habituelle, éternelle, indéfectible vue du rideau de scène du Minotaure, peint par Picasso et faisant partie des collections du musée. Il se trouve dans la salle de fond et il se glisse toujours dans les expositions du musée comme un hôte inattendu, même s’il n’a rien à y faire. Cette fois, dans cette salle, on peut assister à la projection de films psychédéliques de James Whitney assis sur des canapés, installation de l’artiste autrichien Franz West. Picasso aussi est soulagé!
Au premier étage, une section qui demande une visite ultérieure en toute tranquillité: l’exposition de la collection de livre d’artistes de la médiathèque du musée.
Ce qui me porte à réfléchir au fait que je ne vous ai jamais parlé des livres d’artistes…
La vie des formes
jusqu'au 2 septembre 2012
76 allées Charles-de-Fitte
31300 Toulouse
Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 19h