si vous avez l’occasion de voir cette performance « Cruchi Fiction »,courez-y. Sur Dijon,malheureusement,je crois qu’elle n’a eu lieu qu’une fois (lundi 2 juillet cour de Flore) . les deux performeurs,Charlotte Hébert et Laurent Prost ont choisi la cruche (vase,pot,jarre,pichet…ce que vous voulez) comme point de départ de leur création.
Création qui est à la frontière du théâtre/art plastique/ art vivant. Tout y est:poésie,humour,tragique,rapport étroit avec le public… C’est construit,inventif et esthétique.
Des centaines de pots jonchent le sol,déjà brisés ou pas. En tas. Ou étalés. Et se raconte alors une histoire perso (avec écho des deux voix des performeurs) puis,des gestes interviennent:le public s’y met,on jette,on casse…Le récit se mue en cours de philo. On entrevoit les symboles de la cruche,caisse de résonance (ou raisonnance?),de ses morceaux qu’il faut essayer de rassembler comme les pièces de notre vie,de son vide qu’on peut tenter de remplir…
Et le final,c’est superbe! La fille se couche au sol,le public la recouvre de pots. Elle est enfouie,elle disparaît,« sacrifiée »(dit-elle),« cruchifiée »!
Son homme joue les princes charmants en tentant de lui redonner le souffle de la vie,en lançant des petites bouffées d’air dans l’ouverture des cruches qui l’ont ensevelie. Il fait couler sur elle,finalement,du plâtre blanc liquide…Un linceul… On est tous penchés sur elle. Comme un enterrement.
Et elle va se dégager de ses pots,peu à peu. Ressuscitée.
Le son est super important dans ce spectacle:les pots qui s’entrechoquent,qui glissent,crissent au sol (sablé),qui jouent les instrument à vent…
Ces deux artistes-comédiens sont bons! Pas de doute! Je crois que leur collectif s’appelle Vacuum. A moins qu’ils n’aient changé de nom…Renseignez-vous,il en valent la peine!