50 ans, qui dit mieux ? Et oui, chez NTX on aime la musique de papis, d’autant que les Maytals sont vraiment une des références de longévité ! Alors certes, la formation a fait une pause entre la fin 80/début 90, vu 3 membres passer l’arme à gauche, 3 autres quitter le groupe… mais ils sont toujours là, emmenés plus que jamais par l’increvable et charismatique Frederick « Toots » Hibbert !
C’est en 1961 très exactement que Hibbert va rencontrer Henry “Raleigh” Gordon et Nathaniel “Jerry” Mathias, avec lesquels il fonde le groupe sous le simple nom des « Maytals ». Le trio va rapidement connaître le succès avec l’aide du producteur Clement « Coxsone » Dodd, dirigeant du légendaire Studio One, et de son groupe maison, les non-moins connus Skatalites. Ce véritable tremplin va permettre au groupe de gagner en notoriété, et de faire la connaissance de Prince Buster, un autre grand nom dans la culture musicale jamaïcaine… Au cours des années passées au sein du label de Buster, les Maytals vont s’imposer parmi les leaders du Ska, un genre de musique très en vogue en Jamaïque à cette époque. Ainsi, le groupe va même remporter le prix de la meilleure interprétation au cours de la 1ère édition du festival de l’indépendance en 1966 (prix qu’ils remporteront également en 69 et en 72…). Mais arrivé au sommet de leur gloire, leur carrière va être brutalement interrompue lorsque Frederick Hibbert est incarcéré la même année pour possession et consommation de ganja. Ce dernier clamera sont innocence, parlant d’un coup monté, avant d’être finalement relâché après qu’un ami lui ai payé sa caution (après coup, « Toots » expliquera ironiquement qu’il a commencé à prendre de la drogue quelques temps après cette affaire !).
En tout cas, il n’aura pas perdu son temps car les Maytals reviennent très vite à la charge avec leur nouveau single, 54-46 That’s My Number, qui évoque le temps passé en prison. Et leur permet aussitôt après de faire la rencontre de Leslie Kong, un producteur de Reggae chinois (!), grâce à qui la formation va faire connaissance avec le succès international, notamment lors de la sortie de l’album qui reste une de leurs références : Funky Kingston (1972). Quant à Kong, on raconte qu’il est mort d’une attaque cardiaque des suites d’une dispute en 1971 avec Bunny Livingston des Wailers : celui-ci a rejeté son idée de sortir un best of de son groupe, considérant que le meilleur restait à venir (ce qui était vrai par ailleurs !).
Aidé par l’ex-ingénieur du son de Leslie Kong, nos jamaïcains – désormais rebaptisés « Toots and The Maytals » - vont continuer leur marche en avant au cours des années 70, avec des albums comme Reggae Got Soul (1976) ou Pass The Pipe (1979), ainsi que la vague de Ska 2-Tone présente en Angleterre au début des années 80. Après 10 ans sans signe de vie, Toots and Maytals reviennent sur le devant de la scène dans les années 90, et depuis, continue sans relâche de tourner dans le monde…
Concernant leur style musical, les Maytals ont joué du Ska, mais également du Rocksteady ou du Reggae selon les époques. Mais d’une manière général, leur « son » reste aisément reconnaissable avec une touche très funky – les sections de cuivres sont très souvent présentes… Quant à « Toots » Hibbert, sa voix très « soul » – on le compare souvent à Otis Redding – et les disparitions successives de ses deux compagnons de départ l’on placé comme le « frontman » de la formation, étant à l’honneur tant sur le nom du groupe que sur plusieurs jaquettes des albums récents.
Toots & The Maytals - 54-56 That’s My Number
Toots & The Maytals - Sit Right Down
Toots & The Maytals - Funky Kingston
Toots & The Maytals - Reggae Got Soul (ft. Ken Boothe, Marcia Griffiths)
Toots & The Maytals - Johnny Coolman
Richard Berry - Louie Louie (Toots & The Maytals Version)