L’année 2005 marque le retour en grâce d’Earth, après une dizaines d’années en stand-by… Dix années marquantes pour Dylan Carlson, et qui vont déconcerter pas mal de fans à la sortie, puisque le groupe revient avec un son tout autre que celui laissé la dernière fois en 1996 sur Pentastar : In The Styles of Demons. Depuis, Earth a continué sa mutation, clarifiant un peu plus à chaque fois le rendu final au fil des albums, si bien qu’il semble loin le temps où les distorsions crados nous obligeaient à claquer toutes nos tunes dans des supers enceintes pour pouvoir en profiter pleinement ! A tel point que Sun O))) n’existerait sûrement plus si ses membres s’étaient juste contentés de rendre un simple hommage à cette formation à qui l’on doit l’invention du Drone !
Sur ces deux albums jumeaux, Earth confirme pourtant que la flamme de l’expérimentation est toujours allumée. Si l’on devait classer ces 10 chansons dans un style quelconque, on choisirait sûrement ce grand fourre-tout qu’est le Post Rock. Les instruments sont dans une sorte de symbiose, recréant une texture sonore totalement barrée. La batterie semble littéralement « se trainer », tandis que la basse et le violoncelle vous enveloppent comme si vous étiez hypnotisés !Survenant par à-coup, la guitare bourrée de halo vous fais vaguement remuer la tête, et vous embarque loin, loin, loin… Avec des chansons de 10 minutes en moyenne, pour 1h45 non stop si vous vous enfilez les deux à la suite l’un de l’autre, vous vous retrouvez dans la même situation que si votre vieille cassette VHS allait deux fois moins vite qu’à la normale. Vu comme ça, ça parait ultra-chiant, sauf que la musique d’Earth est bourrée de petits détails qui permettent de rester un peu éveillé pendant la période durant laquelle votre cerveau se retrouve à errer dans le continuum espace-temps, et c’est ce qui fait la richesse d’Angels of Darkness,Demons of Light.
Planant donc, c’est sûrement ce que l’on retient à l’écoute de ces deux albums. Faut dire que l’artwork signé Stacey Rozich donne cette impression quasi « mystique » dès le début, et on sait à quoi s’attendre à priori lorsqu’on les trouve dans les bacs…On en demande encore !
Earth - Old Black
Earth - Father Midnight
Earth - Hell’s Winter
Earth - A Multiplicity of Doors
Earth - The Rakehell