Le Grindcore demeure jusqu’à maintenant un des moyens les plus rapides pour chopper des acouphènes. Mais c’est avant tout un style surpuissant, marqué par une violence extrême et un tempo vous rapprochant fortement de la crise cardiaque. Bref, le bourrin à l’état pur !
Le plus drôle avec ce style c’est que l’on part dans l’idée de juste « découvrir », et que finalement on reste à accrocher, parce que putain, qu’est-ce que c’est cool ! Le drummer assure le show en assenant des blasts cinglants, tout en restant étrangement stoïque la plupart du temps… Les gratteux enchaînent les riffs binaires, pendant que le bassiste finit par saigner des doigts à force de balancer du son. Reste le « chanteur », s’il est possible de l’appeler comme ça, vu comme il est dur de décrypter les rares paroles vraiment construites ! Tout ça, pour dire que le Grind est truffé de chants gutturaux appelés Grunt, pouvant être très graves, mais aussi très stridents (cette technique de chant nécessite un réel entrainement avec contrôle du souffle & cie, si, si !) A côté de ça nous, on se fait décalquer, rien qu’avec des oreillettes. Je ne vous parle pas des lives… Mais l’intérêt du Grindcore n’est pas là évidemment, ça reste surtout la musique parfaite pour se vider le cerveau et se défouler à mort !
« Mais dis moi Jamy, d’où ça vient ? » Eh bien c’est très simple : en gros, le Grind est un mix de Death Metal, et de Punk Hardcore politisé, le Crust. Je vous présentais il y a quelque temps son frangin, le Crossover Thrash (article Thrash Metal). Ces deux styles constituent des exemples parfaits de mélange entre Metal et Punk, si bien qu’on ne sait plus trop où les ranger. D’autant qu’il existe d’innombrables sous-genres, aux thèmes tous très romantiques : Goregrind, Porngrind, Noisecore, ce dernier constituant le summum en matière de musique extrême ! A côté de ça, des groupes parodiques particulièrement appréciés en France existent aussi, du genre Ultra Vomit ou Gronibard ! Et pour finir, d’autres se rapprochent de leurs origines stylistiques, comme le Power Violence, qui se rapprochent plutôt du Crust au niveau de l’engagement politique surtout, où le Death Grind. A noter que ce dernier ne doit pas être confondu avec le Brutal Death Metal, qui, bien qu’il possède plusieurs points communs avec lui, reste une forme de Death Metal pure (on remarque notamment que les blast beats n’y sont pas récurrents…)
D’ailleurs, ces fameux blast sont apparus en même temps que le Grind dans le milieu des années80, avec des groupes comme Brutal Truth, Repulsion ou Napalm Death. Le batteur de ce dernier, Mick Harris (article Scorn) les a grandement popularisés dans la scène extrême. Durant ses débuts, on raconte qu’il faisait trembler les verres lorsqu’ils jouaient dans les bars, et faisait des concours avec le batteur de Heresy ! Mais Pete Sandoval (Morbid Angel), ou Charlie Benante (Anthrax, S.O.D) en ont usé à la même époque, et DRI est considéré comme le groupe les ayant inventés… Si bien qu’au final on s’en fout un peu de savoir qui a fait quoi !
En tout cas, quoi de mieux pour déverser votre haine l’espace de quelques secondes ? Sachez que « You Suffer » de Napalm Death figure dans le Guiness Book des Records pour être la chanson la plus courte de tout les temps avec 1 seconde et quelques ! Alors si vous êtes d’un tempérament agressif, n’hésitez pas à vous avalez un album entier, même si il contient une quarantaine de titres !
Quelques artistes à découvrir :
Anal Cunt
Apathetic Youth
Black Army Jacket
Brutal Truth
Capitalist Casualties
Charles Bronson
Citizen
Crossed Out
Denak
Electro Hippies
Excruciating Terror
Final Draft
Hellnation
Infest
Intense Degree (petite biographie)
Scholastic Death
Threatener
Ulcer
Unholy Grave
Unseen Terror
Et notre playlist (avec d’autres groupes non-cités) :
Extreme Noise Terror - Shock Treatment
Napalm Death - Time Waits For No Slave
Last Days of Humanity -Sewing Up The Abdominal Rupture For The Successive Acts Of Degradation
Heresy - Ghettoised
Attack of The Mad Axeman - Scumdogs of The Forest
Ramones - Blitzkrieg Bop (Symphony of Brutality Version)