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Comment utiliser le Mind Mapping pour trouver des solutions à vos problèmes

Publié le 02 juillet 2012 par Virtuosemarket @virtuosemarket

Article invité rédigé par Hélène WEBER du blog Donnez du Sens, dans le cadre de l’événement La Valse des Invités.

Si vous n’avez jamais entendu parler des Mind maps (ou schéma heuristique ou carte mentale ou topogramme…) lisez d’abord cet article : Les cartes heuristiques, l’outil ingénieux qui va révolutionner votre façon de penser (et de vivre).

Si vous savez de quoi il s’agit, mais que vous n’êtes pas convaincu, ou que vous utilisez régulièrement l’outil pour écrire des articles, planifier des projets, faire des fiches de révision ou mettre en forme vos idées et que vous rencontrez quelques difficultés…cet article pourra sûrement vous être utile.

Enseignante en école d’ingénieur, je suis chargée d’accompagner les étudiants de première année concernant l’approfondissement de leur projet professionnel et l’acquisition de méthodes de travail adaptées aux études supérieures.

Je leur ai parlé cette année des Mind maps avec un enthousiasme tout simplement sidérant (qui pense encore que les profs ne croient en rien ?) et voici ce que j’ai obtenu comme réponse :

  • « Ouais, c’est bien sympa votre truc, mais moi je suis pas dessinateur professionnel »,
  • « Super, et mon cours qui fait 192 pages, je le fais tenir comment sur votre toile d’araignée ? »
  • « Moi j’ai fait un essai et je me suis retrouvé avec des bouts de phrase dans tous les sens. C’est inexploitable votre truc ».

Le fait est que je trouve cet outil VRAIMENT intéressant et que j’ai donc eu à cœur de donner des réponses aux questions posées, et des solutions aux problèmes soulevés :

mind map, carte heuristique, hélène weber

Est-on obligé de… A-t-on le droit de… Peut-on… ?

Partez d’abord d’un principe simple : en ce qui concerne les Mind maps (ou tout autre outil visant l’amélioration de la productivité, de la créativité ou de l’efficacité d’ailleurs), vous êtes toujours libre de faire comme bon vous semble.

N’est-ce pas d’ailleurs ce que vous faites déjà ?

Vous prenez ce qui vous intéresse dans une démarche, et vous l’adapter ensuite pour qu’elle colle à vos besoins, vos objectifs ou votre personnalité.

J’émets néanmoins une réserve :

Avant de sucrer purement et simplement certains aspects de l’outil, assurez-vous que vous ne le faites pas pour de mauvaises raisons (c’est trop compliqué, ça demande trop de temps ou trop d’efforts…), alors que cet aspect constitue justement la valeur ajoutée de l’outil en question.

Des exemples ?

Est-on obligé de dessiner ou de mettre de la couleur dans sa Mind map ?

Non, vous n’êtes pas obligé.

Par contre, sachez que les Mind maps ont été inventées, entre autres, pour booster les capacités de mémorisation, et que l’usage de la couleur et des dessins constitue un moyen dont l’intérêt a été scientifiquement prouvé dans ce domaine.

Notre mémoire visuelle étant naturellement prodigieuse (Lisez pour vous en convaincre le livre de Joshua Foer Aventures au cœur de la mémoire), tout ce qui vient la stimuler augmentera vos capacités à vous souvenir des informations sur le long terme.

Peut-on écrire des phrases entières ou doit-on n’utiliser que des mots-clés ?

Là encore, vous pouvez écrire des phrases entières sur les branches de vos Mind maps (les personnes qui ont un profil d’apprentissage auditif/verbal se sentiront naturellement plus à l’aise si elles rédigent entièrement certaines informations).

Par contre, si Tony Buzan (l’inventeur des Mind maps) suggère de n’utiliser que des mots ou des images-clés, il y a aussi des raisons :

  • Beaucoup de mots (les conjonctions de coordination, les articles, etc.) ne jouent aucun rôle dans la mémorisation,
  • Car le cerveau, quand il stocke les informations, ne fait qu’associer des concepts et des mots-clés entre eux.

Lorsque vous faites un effort pour vous souvenir de quelque chose (essayez par exemple de vous remémorer le dernier article intéressant que vous avez lu sur un blog…), tout ne vous revient pas de manière organisée et chronologique en mémoire.

Vous vous souvenez d’abord de quelques idées-clés, et si vous faites un effort conscient, d’autres souvenirs vous reviendront progressivement, par association (d’autres arguments, exemples ou bouts de commentaire…).

Si vous n’inscrivez que des mots-clés sur votre Mind map, associés-les uns aux autres grâce aux ramifications de vos branches.

Ce sont les articulations logiques entre les idées qui seront mises en évidence : les idées seront associées entre elles de manière beaucoup plus ténue, ce qui favorisera également votre créativité.

Car qu’est-ce finalement que la créativité sinon la capacité à produire des liens inédits entre différents concepts ou différentes idées.

Comment choisir les bons mots-clés ?

Le bon mot-clé est celui qui a le meilleur « pouvoir de réactivation ».

Quand vous le lisez, il fonctionne comme un indice auquel est « raccroché » toute une ribambelle d’autres idées, concepts ou informations.

Lorsque l’on fait la Mind map d’un livre, d’un cours ou plus généralement d’un contenu qui n’est pas de soi, doit-on obligatoirement reprendre le plan de l’auteur ?

Encore une fois le fameux « doit-on ».

Lorsque vous utilisez l’outil pour vous approprier un contenu, il me semble important (mais ce n’est que mon avis) de vous assurer que vous avez bien compris la pensée de l’auteur avant de la discuter, la critiquer ou l’invalider.

Parfois, comprendre un auteur vous conduit à réorganiser ses arguments et sa pensée selon une logique qui vous paraît plus… logique.

La flexibilité de l’outil Mind map s’adapte particulièrement bien à ce processus de personnalisation et d’adaptation.

Lorsque l’on réalise une Mind map sur un contenu volumineux, jusqu’où doit-on aller dans les détails (ou dans la synthèse) ?

Faut-il concentrer toutes les informations sur une même Mind map ?

Lorsque vous « mind mappez » pour vous approprier un contenu, vous passez par différentes étapes :

  • Une première lecture rapide,
  • Une lecture plus approfondie,
  • Un approfondissement des concepts les plus compliqués,
  • Une prise de recul pour une vue d’ensemble,
  • Une synthèse des informations-clés en vue de les mémoriser.

En réalité, vous pouvez réaliser une Mind map à chacune de ces étapes. Elle sera le reflet de votre niveau de compréhension et de distanciation critique.

Plus vous maîtriserez le contenu, plus il sera simple pour vous de trouver les mots-clés les plus pertinents (un simple mot suffira alors à réactiver un grand nombre d’informations) et de les associer (les liens logiques entre les idées vous apparaîtront de plus en plus clairement).

Comment dépasser « l’effet brouillon » ?

Si ce sont les idées, les informations ou les mots-clés qui vous donnent cette impression de brouillon, c’est :

  • soit que vos idées elles-mêmes sont brouillonnes,
  • soit que les idées de la personne dont vous Mind mappez le propos (et/ou la façon dont elle l’expose) le sont.

Ce n’est pas un problème a priori (même si l’on préférerait penser clairement d’emblée, écouter des orateurs ou lire des auteurs dont le propos est clair et structuré).

Des idées géniales se cachent parfois sous un emballage peu avenant (et inversement d’ailleurs…).

De la même façon que vous pouvez faire le brouillon d’un dessin ou d’un écrit, vous pouvez commencer par faire le brouillon d’une Mind map. Les outils informatiques sont alors idéaux pour corriger, adapter et améliorer sa production au fur et à mesure.

Comment prévoir ou gérer l’espace nécessaire ?

C’est l’un des avantages d’utiliser un logiciel informatique (Xmind et Freemind sont des logiciels de Mind map gratuits) : vous n’avez pas à anticiper l’espace nécessaire.

Par contre, lorsque vous passez à la phase « impression », vous pouvez avoir des surprises….du genre, une Mind map qui occuperait un mur entier de votre bureau (c’est du vécu…).

Certains de mes étudiants réalisent des fiches de révision sous forme de Mind map. Une fiche par feuillet A4 constitue un bon objectif pour réactiver ensuite régulièrement le contenu en vue de le mémoriser.

Une Mind Map peut ainsi correspondre à un chapitre, au plan général du cours, à une méthode de résolution d’un problème, etc, et même tout cela à la fois. Chacun trouve l’usage qui lui convient.

Comment trouver l’inspiration ?

Voilà une question que je trouve très intéressante.

Malheureusement, au risque de vous décevoir, « une manière d’organiser les idées » ne remplacera jamais les idées elles-mêmes, aussi ingénieuse soit-elle.

Ainsi, si vous utilisez cet outil pour :

  • écrire un article : il ne trouvera pas son contenu pour vous,
  • planifier un projet : il ne vous fournira pas de méthodologie (même si certaines boîtes de conseil vous propose des Mind maps pré-formatées dont vous n’aurez plus qu’à remplir les branches/cases) ; mais ayez en tête qu’il existe de multiples « méthodologies de projet » et qu’il est peut-être préférable de payer pour vous former à l’une d’entre elle plutôt qu’à l’utilisation d’une Mind map qui ne constituera qu’une « boîte vide »: si vous avez compris la démarche, vous saurez parfaitement formater par vous-même votre Mind map,
  • faire des fiches de révision : il ne vous permettra pas de mieux comprendre si vous ne faites pas l’effort de vous questionner et chercher les réponses à vos questions.

Par contre, ayez à l’esprit qu’une Mind map constitue « une manière d’organiser et structurer les informations » qui favorise :

  • la mémorisation : car elle permet d’utiliser toute une série de procédés mnémotechniques particulièrement efficaces (les couleurs, l’espace, les associations, etc.),
  • la compréhension : car elle oblige à rechercher et mettre en évidence les liens logiques entre les informations,
  • la réflexion : car elle contraint à catégoriser et organiser ses connaissances,
  • la créativité : car elle invite à générer des liens inédits entre vos idées.

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