extrait 1
Ici où le jour écorche
L’amont des rencontres
Le termps s’oriente vers
La pensée parlée
A chaque saignée du matin
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AU SEUIL DE L’EXIL
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
(…)
Tu marcheras le cœur au poing
tu mâcheras un soir l’amer kola du veuvage
sur le désert nostalgique de ta naissance
une cloche d’alarme une cloche d’alarme
qu’importe l’aigreur des mots hongres
tu seras ici au carrefour des vents dénudés
sur la barque qui tangue
sur la pirogue qui chavire
tu viendras au bout du petit matin
écouter le chant du griot
entendre la voix des eaux
ton royaume sera de nostalgie
ton langage la prison d’un exil
Absente Absente Absente
l’harmattan est venu
l’harmattan est venu
un matin
un câlin
matin
et le ressac de mer
et la peur de dire
et la peur de tuer…
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
(…)
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L’évengile du coït de Fernando d’Alméida
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Didascalies d’un séisme
Fernando d’Almeida est né en 1955 à Douala (Cameroun) d’une mère camerounaise et d’un père dahoméen (béninois) d’ascendance noire brésilienne, d’où son nom à consonances portugaises. Docteur ès lettres de l’Université Paris-Sorbonne, journaliste, conférencier, critique littéraire, considéré comme le poète le plus décisif, le plus accompli du Cameroun et l’un des meilleurs de la francophonie littéraire africaine. Premier africain lauréat du Grand Prix de poésie Léopold Sédar Senghor en 2008, décerné par la Maison africaine de poésie internationale (MAPI). Il enseigne les littératures française, belge et québécoise à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, à l’Université de Douala.