Bienvenue dans la Pop-Pouffe du mois, la première rubrique de blog systématiquement antidatée au 30 du mois précédent. Hem... Et voila, comme on pouvait s'y attendre, un peu à la manière de Michael Jackson, la carcasse encore fumante de Whitney Houston sera exploitée dans les mois à venir, en utilisant les derniers matériaux qu'elle aura eu le bon goût de produire avant de clamser connement dans sa baignoire d'hôtel, en février dernier (ouais, ça commence à faire un bail). Ici, c'est donc Jordin Sparks, chanteuse quasi-inconnue en France, mais pourtant connue depuis cinq ans aux Etats-Unis où elle a été la plus jeune gagnante d'American Idol, qui va peut-être bénéficier d'un coup de projo grâce à ce duo "featuring Whitney".
Le single est extrait de la B.O. de Sparkle, un film dont le titre sied comme un gant à Jordin Sparks, donc, et qui causera de l'ascension et de la chute d'un groupe de chanteuses black dans les années 60, en pleine période Motown (c'est marrant, ça me rappelle un truc)... Cette exposition médiatique inévitable pourrait booster la carrière de Jordin Sparks chez nous, elle qui, comme la majorité des chanteurs issus de la télé-réalité US, n'a jamais eu la chance de voir ses succès traverser l'Atlantique. J'y vois à la fois une constante liée aux spécificités culturelles du public américain qui vote pour ses propres télé-crochets, un problème d'image de la télé-réalité qui l'empêche d'acquérir les ventes et la respectabilité qui poussent une maison de disque à promouvoir un artiste à l'international, mais aussi un léger souci de charisme chez Jordin Sparks, qui me fait penser à une espèce de morphing entre Eva Mendès et America Ferrera (Ugly Betty)...
Bon, alors inutile de dire que sans la mort de Whitney, le film serait passé totalement inaperçu à sa sortie, hein. Inutile également de dire que cette chanson, Celebrate, est sympa mais pas transcendante. Encore moins utile de signaler, également, la parenté quasi-consanguine entre Sparkle, remake d'un film de 1976 avec Irene Cara qui s'inspire officieusement de la carrière des Supremes, et Dreamgirls, le film de 2006 avec Beyoncé et Jennifer Hudson (ex-candidate... d'American Idol), qui était lui-même inspiré de la comédie musicale de Broadway du même nom, qui avait été adaptée du film... Sparkle de 1976. Peut-être que Jordin veut un oscar ?
Toujours est-il que ce dernier "duo" sera, probablement, un peu le This is it de Whitney, le dernier bout de pop qu'elle consentira à livrer aux radios mainstream par le biais de sa maison de disques avant, peut-être, qu'un album posthume ne voie le jour. Mais les albums posthumes, on sait bien ce que c'est. D'ailleurs, s'est-il trouver beaucoup de médias pour relayer les chansons d'outre-tombe d'Amy Winehouse ou de Michael Jackson ? L'album posthume, c'est l'ultime coup marketing de la maison de disques pour presser les dernières gouttes de rentabilité qu'un artiste mort peut apporter. Mais les médias ne relayent guère les singles qui peuvent sortir de ce genre d'initiative artistiquement discutable.
Cependant, pour lancer la carrière de Jordin Sparks en Europe et en faire une héritière, un passage de témoin de Whitney Houston à la nouvelle génération du R'n'B, on fera peut-être un petit effort, non ?