Prodige. Oui c’est véritablement le mot, prodige. Du haut de ses 18 printemps, le jeune Nicolas nous démontre quejeunesse ne rime pas forcément avec immaturité.
Il y a les photographes de mode, qui se contentent d’imposer une moue, une cambrure, de jouer avec des cheveux aérés. Les photographes de la simplicité, qui saisissent des moments de vie, des visages, des attitudes. Et puis ceux qui vont plus loin, qui travaillent de vraiesmises en scènes, tracent des parallèles avec des films, des situations ou plus exceptionnellement … Uneparalysie du sommeil.
Nicolas F. Bruno, 18 ans, jeune étudiant photographe en plein « Bachelor of Fine Arts« , catégorie photo, bien évidemment.
Né et grandi dans le petit port de Northport (état de New York), le petit Nicolas (ouais j’avoue elle est pourrave celle là) s’essaye aux différentes formes de clichés. Aficionado de l’errance exploratrice, hôpitaux psychiatriques et divers autres bâtiments tous plus désaffectés les uns que les autres, il n’a toujours shooté que l’intérieur dudélabrement. Pourtant ce qui donne cette dimension étrange et dérangeante, cette patte particulière qui ferait passer Alex DeLarge pour un scout, c’est sans aucun doute la maladie de Nicolas F. Bruno.
Paralysie du sommeil. Derrière ce presque non-sens se dissimule une pathologie assez méconnue, trois, quatre, docteur House c’est à vous :
Une personne sujette à une paralysie du sommeil souffre de troubles entre la phase d’éveil et de sommeil, ou inversement. Immobilisation parfois liées à deshallucinations et des sensations d’étouffements, de réelssentiments de terreur.
Et c’est précisément ce qui a amené cet univers sombre et torturé dans les clichés de Nicolas F. Bruno. Il est allé puiser directement dans ces obscures visions pour les tourner à son plus bel avantage. On notera bien évidemment l’évidente corrélation avec Orange Mécanique sur certains des clichés, de mon point de vue, c’est une preuve de goût.
Quelques mails échangés avec le personnage, trèsdisponible et tout à fait sympathique, bien loin des clichés artisto/weirdos torturés par leurs troubles.
Un p’tit jeune à suivre avec attention, je subodore un décollage imminent.