Guy Forget et Yannick Noah ont brillamment plaidé la cause des pauvres riches. Des plaidoiries qui appellent plusieurs remarques.
Article publié en collaboration avec l'Aleps.
Ces plaidoiries appellent plusieurs remarques :
1° Ces sportifs de haut niveau ont une faible culture économique : ils ne savent pas que la précaution la plus élémentaire quand on touche des gains qui sortent de l’ordinaire est de les placer, puis de vivre ensuite des revenus permanents du patrimoine ainsi constitué. Il est vrai que vivre de ses rentes est une sale habitude de bourgeois capitalistes.
2° Ils ont tout de même conscience qu’il existe des paradis fiscaux, et vivre en Suisse pour y préserver son argent n’a rien de choquant. Noah a d’ailleurs précisé qu’il ne conseille pas à son fils, actuellement basketteur aux Etats Unis, de payer ses impôts en France. Voilà donc un authentique socialiste militant converti en ultra-libéral partisan de la concurrence fiscale.
3° Enfin, et c’est là l’essentiel, le matraquage fiscal des riches conduit aujourd’hui à distinguer les bons et les mauvais riches. La « richophobie », dénoncée par Jean Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin (A quoi servent les riches, Lattès éd.) doit épargner les footballeurs, tennismen, chanteurs, journalistes, politiciens et autres vedettes. Elle doit être réservée aux entrepreneurs et à tous ceux qui ont créé quelque bien être pour la communauté nationale. Ceux-là sont de pauvres riches, ceux-ci sont des riches scandaleux qui se réfugient dans les paradis fiscaux eux-mêmes scandaleux.
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