La fin du SeriesLive Show, c'est donc une page qui se tourne.
Pardon, mais je vais faire un peu de sentimentalisme. Considérez-vous prévenus.
Lorsque nous avons commencé cette aventure voilà deux ans, mes expériences passées avec le podcast de SeriesLive avaient été en dents de scie. J'avais voulu m'assurer que j'aurais les coudées franches pour faire quelque chose qui me fasse réellement plaisir, et que ça ne vire pas à la corvée. Pour que ça reste excitant et intéressant, et que je n'aie jamais l'impression de devoir m'adresser au plus petit dénominateur commun en choisissant des sujets qui attireraient du monde mais seraient creux.
Le SeriesLive Show est né comme ça, en essayant de trouver un juste milieu, et ces deux années d'émission ont été une quête constante du bon équilibre. Je ne sais pas si nous avons toujours su le trouver mais nous l'avons cherché, et je crois que c'est ce qui a caractérisé l'émission à mes yeux : on était dans la recherche constante. Il n'y a pas eu de numéro pendant lequel on s'est dit qu'on allait parler de quelque chose parce que c'était facile, mais toujours parce que c'était intéressant. Parfois le calendrier jouait en notre faveur et nous étions submergés de bonnes idées, parfois il fallait se creuser, souvent quelque chose entre les deux. Dans tous les cas, l'émission nous aura poussés à être constamment en alerte, et à repousser nos propres limites pour mieux explorer la multitude de séries dont nous pouvions parler du mieux possible.
J'ai aussi eu la chance de travailler sur ce podcast avec des gens qui ne m'ont jamais, pas une fois, dit "oh non, ça, ça ne m'intéresse pas". Soit tout les a intéressés à la base, soit ils ont toujours fait l'effort de s'intéresser même aux séries ou news incongrues. J'ai été fière d'eux quand ils ont testé de très vieilles séries, méconnues, ou totalement étrangères. Même en sachant qu'ils ne les aimeraient pas forcément, ils ont toujours fait l'effort. Ce qui me coûte le plus avec l'arrêt du SeriesLive Show, c'est de savoir que cette dynamique incroyable sera perdue désormais, hors d'atteinte en tous cas pour moi, d'avoir accès à des gens partants absolument pour tout, toujours prêts à se coletiner un pilote, une saison, et plus si affinités, et bien souvent de la lecture en sus, juste pour essayer d'aller le plus loin possible.
De la même façon qu'un blog (à plus forte raison lorsqu'on s'astreint à un rythme d'écriture régulier) vous pousse à aller toujours plus loin dans votre curiosité, et ne pas simplement se repasser en boucle les mêmes séries, l'alimentation du podcast toutes les deux semaines a initié des cercles vertueux. Même quand on n'a pas envie, les autres vous tirent dans le bon sens.
Parfois le lundi était pourri, ou crevant, ou les deux, et enregistrer une émission à 21h30 semblait user nos dernières ressources, et/ou il y avait un bug, ou bien quelqu'un arrivait en retard, mais au final, une fois dans le feu de l'action, le plaisir était toujours là.
Il y a eu des tas de fois où enregistrer le podcast relevait de l'impossible. Quand j'habitais dans mon ancien studio, je vivais à côté d'une voie ferrée, et je devais sans arrêt m'interrompre, couper mon micro et laisser passer les trains de marchandises qui polluent l'espace sonore, la nuit. Les chats qui mendient des croquettes, les portables qui sonnent ou qui simplement perturbent les communications, le fait d'avoir faim, d'avoir soif, d'avoir mal parce que ça fait deux heures qu'on est sur la chaise, le casque sur les oreilles, et qu'on aimerait bien aller se dégourdir les jambes. Les choses idiotes qui parfois semblent diminuer l'expérience... mais qui finalement la constituent, et forment les souvenirs qu'on en tirera ensuite.
Cette émission, plus que les précédentes auxquelles j'avais participé, m'a aussi permis de découvrir qu'il y a des choses que j'aime sincèrement faire, et organiser une émission, puis l'animer, en font partie. Je crois que j'aimerais continuer à faire des choses à l'oral, à l'avenir ; cela complète formidablement le versant écrit auquel je m'adonne depuis si longtemps.
Je n'ai pas de formation professionnelle, certainement que très souvent je commets des maladresses, et il est certain que parfois, emportée par l'ambiance ou simplement détendue parce que je prends du bon temps en compagnie de mes camares, mon discours n'est pas forcément très argumenté. Mais clairement, parler de séries est aussi fascinant que d'écrire à leur propos.
Avec l'arrêt du SeriesLive Show sonne aussi la toute fin de ma participation à SeriesLive, site envers lequel c'était mon dernier engagement.
Les possibilités de projets et d'idées sont quasi-infinis, mais il faut reconnaître que ça s'apparente à un saut dans le vide, et surtout, toute seule. Même si je reste en contact avec ceux que j'ai connus à SeriesLive, à l'écrit comme à l'oral, se séparer de ceux avec lesquels on a pris tellement de plaisir à bosser (parfois d'arrache-pied, l'air de rien ; rien que quand il faut résoudre des problèmes techniques...) c'est forcément un peu difficile.
La fin d'une grande, très grande aventure. Bientôt le début d'une autre.
Il va y avoir du changement dans les temps à venir. J'espère que vous me suivrez dans ces nouvelles aventures...
Je ne pense pas être le seul à justement avoir hâte de te suivre dans ces nouvelles aventures.
Encore merci à l'équipe d'avoir partagé avec nous vos découvertes, votre savoir et votre bonne humeur et de nous avoir permis de participer grâce aux live au processus d'enregistrement.