Cela faisait des mois que l'attachée de presse chargé de la communication des escargots de Bourgogne voulait que je cause sur mon blog de ces p'tites bêtes. Je lui avais expliqué que je n'en étais pas particulièrement fan. La seule fois où ils ont trouvé grâce à mes yeux était chez Michel Bras, en 2002. Servis rôtis en brochettes avec un jus de volaille, ils étaient vraiment délicieux. Depuis ... bof. Afin de me faire changer d'avis, la charmante dame m'a fait parvenir une boîte d'escargots par la poste.
Celle-ci n'a d'ailleurs failli jamais me parvenir. J'avais trouvé un récépissé dans ma boîte à lettres m'enjoignant d'aller à la poste la plus proche pour récupérer le colis. Le lendemain, je m'y rends avant de partir au travail. Après 10 mn d'attente, je tends mon papier. Le guichetier fouille 5 mn dans la réserve et revient penaud : le paquet est introuvable. Il me demande de lui laisser mon n° de téléphone avant qu'il me prévienne lorsqu'il aura réapparu. Trois jours plus tard, je reçois le fameux coup de fil : ils l'ont retrouvé !
Il me faudra bien deux semaines avant d'avoir le courage d'ouvrir cette boîte. Et puis un dimanche matin, je me lance : afin de stimuler mon imagination créative, je me risque à en goûter un, brut de décoffrage. La texture n'est pas vraiment désagréable (ni gluante, ni caoutchouteuse), même si je n'en raffole pas. C'est plutôt le goût qui me pose problème : en fin de bouche, ça se termine sur des notes de "boîte de conserve" que je n'apprécie guère.
Je ne me décourage pas. C'est alors que je me décide à faire une "sauce bourguignonne" pour couvrir ce goût qui me dérange.
Je fais donc revenir un oignon émincé dans une casserole avec quelques lardons. Je singe avec un peu de farine, j'ajoute du vin rouge (Bordeaux léger), du fond de veau, une feuille de laurier, du sel et du poivre. Je laisse mijoter tranquillement 1h, avant d'ajouter ensuite quelques champignons de Paris et des jeunes carottes (surgelé-ées). Re-mijotage 20 mn. Puis enfin ajout des escargots, soigneusement rincés et égouttés. Ultime réchauffage de 10 mn, puis séance de dégustation : la sauce et les légumes sont impec. Je croque un escargot : ça commence pas trop mal, mais en fin de bouche, c'est toujours pas bon. Je le recrache direct. Du coup, je mangerai mon bourguignon après en avoir retiré minutieusement les gastropodes... Heureusement, j'avais fait du riz pour "éponger" la sauce. Ca m'a permis de ne pas avoir fait à 4 heures de l'après-midi.
Un bide, donc. Mais ce n'est probablement pas la faute des escargots. Il est probable que si j'avais mangé des bêtes fraîchement ramassées, je me serai régalé. Le problème vient plutôt de la conserve ... qui a un goût désespérant de conserve. C'est sûr qu'avec un beurre aillé/persillé ( ce qui est indiqué sur la boîte) ça doit passer tout seul, mais là, aïe aïe aïe !...
Autant dire que je ne suis vraiment pas le candidat idéal pour faire la promo des boîtes de conserve d'escargot. Par contre, je suis toujours prêt à découvrir des escargots frais cuisinés autrement qu'à la méthode "Antonin Carême" (eh oui, ce serait lui qui aurait eu l'idée de les innonder de beurre "persaillé" afin que les invités ne se doutent pas qu'ils mangeaient des escargots). Je me rappelle avoir vu à la TV il y a quelques années un chef qui les cuisinait au pastis : ça avait l'air très sympa !