La destruction d’un pont met en émoi les habitants d’un taudis en bordure d’une voie rapide. Cette démolition empêche ses habitants sans moyen de locomotion d’aller en ville. Ils se retrouvent ainsi coupés de tout. Un journaliste radio relaie leurs mécontentements mais les représentants gouvernementaux font la sourde oreille. La situation débouche sur un conflit…
Below the Lion Rock : The Bridge qui prend racine d’un fait divers met en scène certaines questions sociales. D’un aspect documentaire, Ann Hui réalise une fiction criante de vérité et qui transpire des préoccupations bien personnelles, humaines et sociétales. En fixant son récit dans cette réalité d’un Hong Kong qui veut « enterrer » ses pauvres, elle renforce l’impact du témoignage que représente The Bridge. Un Hong Kong développé économiquement et qui veut changer d’image aux yeux du monde. Cette critique en image qui tente d’accabler les responsables de cette destruction ainsi que les personnes qui profitent de cette situation désolante réussi à nous délivrer un message sincère et alarmiste. La caméra-témoin d’Ann Hui, un propos qui évite tout préjugé et caricature, des acteurs (professionnels ou non) qui campent à merveille leur personnage font de cette fiction une œuvre digne d’intérêt et dont l’impact résonne encore aujourd’hui.
Œuvre de télévision qu’on pourrait qualifier d’engagée, le virulent Below the Lion Rock : The Bridge est une réussite qui fustige aussi bien la bureaucratie, les activistes en tout genre ainsi que les opportunistes qui jouissent du malheur des autres. Ann Hui signait une œuvre forte et captivante.
I.D.