Being Flynn // De Paul Weitz. Avec Robert de Niro et Paul Dano.
Adapté du livre de Nick Flynn "Another Bullshit Night in Suck City : A Memoir", Being Flynn est une jolie plongée dans l'univers de la parentalité au travers d'un père, escroc, vagabond et un peu
poète, mais également de son fils, qui travaille pour les sans abris de Boston. Ce que j'ai avant tout bien aimé dans Being Flynn c'est Robert de Niro. L'acteur y incarne un père touchant, qui au
fond est un grand raté de la vie mais qui va tenter de se racheter une conduite petit à petit avant de décevoir à nouveau les siens. Cela fait un bon bout de temps que De Niro enchaine les navets
(et pas des moindres). Cela me fait de la peine pour cet excellent acteur qui gâche son talent dans des films de tâcherons. Il retrouve donc Paul Weitz son compagnon de Mon Beau Père et Nous (que
je vous déconseille vivement) pour un film bien plus intéressant. Loin de la comédie, Being Flynn est plus proche d'un univers dramatique et touchant. Le duo qu'il forme avec Paul Dano n'est pas
toujours juste mais globalement, on ne peut rien dire sur la prestation du cast.
Alors qu'il travail dans un centre pour les sans-abris de Boston, Nick Flynn tombe sur son père, un escroc, poète à ses heures perdues. Alors qu'il est lui-même perdu dans sa vie, Nick doit
lutter contre l'envie de renouer une fois de plus les liens avec son père.
De ce film ressort une réelle intelligence et une certaine volonté d'exprimer des sentiments. Même si tout n'est pas très transparent et qu'il faut forcer entre les lignes, globalement cela reste
un film correct et pas déplaisant. J'aurais peut être aimé que l'on aille plus loin avec le personnage de De Niro. Je n'ai pas lu le livre donc est adapté le film, mais je suppose qu'il devait
être bien plus percutant que ce l'on a vu à l'écran. Je pense que Paul Weitz (qui a aussi régurgité le scénario) a voulu donné un sens plus grand public à une histoire assez personnelle et pas
trop accessible. Du coup, cela passe par moment un peu moins bien. Notamment quand on fond dans le nianniantisme américain pur jus (la fin du film quand le père se retrouve à porter son petit
fils. Je n'ai pas aimé cette scène, pas assez personnifiée). Mais le film se rattrape avec son sens de l'honnêteté. On voit pertinemment que Paul Weitz ne veut pas tromper son spectateur et du
coup, il l'embarque la tête la première dans une aventure sincère.
Pour apprécier pleinement Being Flynn, je pense qu'il est obligatoire d'apprécier De Niro. C'est bien la première fois depuis un bon bout de temps que l'on sent l'acteur touché par l'un de ses
rôles (habituellement il est abonné aux comédies, un genre tellement simpliste à jouer que cela en devient navrant pour lui). L'acteur s'amuse par moment dans sa prestation, notamment quand il se
met à boire. J'ai presque l'impression que l'on fait une introspection sur lui même (l'acteur est-il tombé dans l'alcool ? On sent une certaine expérience ou alors il renoue avec des prestations
dignes de ce qu'il a pu faire dans ses premiers films). Bref, Being Flynn n'est cependant pas mémorable. Il ne fera pas acte sur la filmographie de qui que ce soit. D'une part parce qu'il n'aura
pas le succès estompé mais également parce que la portée du film n'est pas assez grand pour réellement plaire. Il aurait fallu que le propos soit bien plus prenant tout au long du film (on sent
vers la fin que l'épreuve commence à s'essouffler, malheureusement).
Note : 5.5/10. En bref, très bon pour la prestation de Robert de Niro, le scénario reste cependant un peu faible et trop lisse parfois pour réellement laisser une impression
nouvelle.