Roland Chareyron, le maire de Vieille-Brioude se bat contre les incivilités des propriétaires de chiens de sa ville.
Source LA MONTAGNE
« Roland Chareyron est un homme en colère. Le maire de Vieille-Brioude en a par-dessus la tête de se battre contre les propriétaires de chiens qui laissent leur animal de compagnie souiller les rues, les places et les espaces verts du bourg. »
Depuis son élection, le maire de Vieille-Brioude tente de lutter contre les propriétaires de chiens qui laissent leurs animaux souiller le domaine public du bourg. Mais sans police municipale…
Roland Chareyron est un homme en colère. Le maire de Vieille-Brioude en a par-dessus la tête de se battre contre les propriétaires de chiens qui laissent leur animal de compagnie souiller les rues, les places et les espaces verts du bourg.
Sa croisade ne date pas d'hier. « Le premier arrêté que j'ai pris, lorsque j'ai été élu ( en mars 2008, N.D.L.R.) a été pour dire que les chiens devaient être tenus en laisse et leurs excréments ramassés ». Car, au cours de la campagne électorale, de nombreux habitants lui avaient parlé de ce problème. « On sentait bien que c'était un peu intolérable, de voir autant de crottes de chien quand on se promenait sur la place, au boulodrome, vers le monument aux morts… » Avec cet arrêté, Roland Chareyron a un objectif : « qu'un peu de paix sociale revienne dans le pays ». Mais les effets sont minimes. Et les anecdotes qui le font enrager se multiplient. « J'en ai vu un qui a laissé son chien faire ses besoins sur le domaine public. J'ai appelé les gendarmes, ils l'ont verbalisé et le lendemain, j'ai trouvé une grosse crotte sur la boîte aux lettres de la mairie… »
Autres gens, autres problèmes : « J'avais convoqué un couple qui a deux rottweillers pour bien leur expliquer, gentiment, autour d'un café, qu'il fallait que leurs chiens soient muselés et qu'ils ne les laissent pas divaguer. Le lendemain, je vais au monument aux morts et je vois leurs deux chiens lâchés en train de faire leurs besoins… »
Le quartier du Pavat souillé par les excrémentsLes anecdotes ne sont pas quotidiennes, mais le maire n'a pas oublié les deux petits chiens qui se sont littéralement « fait bouffer » par des plus gros. Et il y a toujours un habitant pour se plaindre de l'état des rues du quartier du Pavat. « On vient de restaurer ce quartier, et il est quotidiennement souillé par les déjections canines. Pourtant, on y a installé un canisite (*) ! »
Alors, au printemps dernier, le maire fait un pas de plus. Il prend un arrêté pour interdire l'accès aux chiens, même tenus en laisse, à l'espace situé derrière la mairie. Là se trouvent le boulodrome, des espaces verts, l'aire de jeux pour les enfants et l'aire de stationnement des camping-cars. « On est passé à la vitesse supérieure. Mais on a eu beau mettre des panneaux, la plupart ont été enlevés. »
Roland Chareyron peut bien signer des arrêtés, reste le problème de les faire appliquer. « Moi, je n'ai pas de police municipale. On confie au maire le rôle de police municipale sans lui en donner les moyens. Que voulez-vous que je fasse ? Je les engueule, je passe ma vie à les engueuler ! Mais ça ne sert à rien. J'avais proposé qu'on mette en place une police intercommunale avec la Communauté de communes du Brivadois, mais je me suis fait descendre en flèche ». En attendant, ce sont les gendarmes de la brigade territoriale de Brioude qui interviennent ( lire ci-dessus). « Ils font ce qu'ils peuvent, mais ils ont un grand territoire à couvrir et ils ne peuvent pas être partout à la fois. Sans compter qu'il faut qu'ils prennent les gens sur le fait ».
Alors, Roland Chareyron continue à râler et fait part de son impuissance lorsque des habitants l'interpellent sur le sujet. « L'immense majorité des gens qui ont des chiens les tiennent bien, mais une petite partie des propriétaires s'octroie tous les droits. Je comprends que les gens aient des chiens, moi aussi j'aime les chiens, mais seulement, il faut s'en occuper et faire preuve de civisme ! »
(*) Zone grillagée au sol recouvert de sable réservée aux chiens pour qu'ils y fassent leurs besoins.
Pomme Labrousse