Cette recherche d'une équipe internationale, menée à Université de Californie Davis et relayée dans l'édition du 29 juin de la revue Science montre qu'on pourrait redonner aux tomates leur saveur et leurs qualités nutritives d'antan, grâce à une sorte de thérapie génique. 2 facteurs de transcription ou protéines qui régulent certains gènes pourraient redonner de la saveur et des bénéfices « santé » à de nouvelles variétés de tomates. Après avoir, durant des années, pour des raisons de production, perdu, par sélections successives, les attributs essentiels du fruit, ces chercheurs montrent qu'en réactivant quelques gènes, nous pourrions les retrouver.
Retrouver la qualité : Les chercheurs de l'UC Davis, en partenariat avec des chercheurs de l'Université Cornell ont cartographié des régions du génome de la tomate et ont découvert deux facteurs de transcription, appelé GLK1 et GLK2, qui contrôlent le développement des chloroplastes, des structures présentes dans les cellules végétales qui permettent la photosynthèse des plantes, convertissant l'énergie du soleil en sucres et autres composés qui influent sur leur saveur et leur couleur. Les facteurs de transcription sont des protéines qui régulent les gènes, ou les activent ou les inactivent. Ces facteurs sont eux-mêmes fabriqués ou exprimés par des gènes. Les chercheurs ont découvert que certaines tomates de couleur vert foncé qui expriment naturellement GLK2 font ensuite des tomates mûres avec des niveaux accrus en sucres et en lycopène, un composé bénéfique pour la santé. Ce composé présente un effet comparable à de faibles doses de statines. Les tomates et autres fruits contenant du lycopène contribuent à réduire la tension artérielle systolique. Cette découverte sur le gène responsable de ces caractéristiques appréciables, ouvre la possibilité de retrouver les caractéristiques de qualité qui, au fil du temps, avaient été perdues sur les tomates « modernes », explique Ann Powell, biochimiste au département phytologie, l'un des co-auteurs de l'étude.
La nature aussi présente de nombreux gènes clés et leurs variantes, qui vont pouvoir contribuer à faciliter le travail des producteurs et à satisfaire les consommateurs», conclut Jim Giovannoni, biologiste moléculaire à l'Université Cornell. «Comprendre les gènes responsables de ces caractéristiques facilitent le difficile processus de sélection des cultures pour mieux répondre aux besoins de la chaîne alimentaire ».
Source: Science 29 June 2012 DOI: 10.1126/science.1222218 Uniform ripening Encodes a Golden 2-like Transcription Factor Regulating Tomato Fruit Chloroplast Development 1617. DOI:10.1126/science.336.6089.1617-b Pretty or Sweet