A Glasgow, Robbie jeune père de famille est constamment rattrapé par son passé de petit délinquant. Echappant de justesse à la prison, il écope d’une peine de travaux d’intérêts généraux. Robbie et trois amis rencontrés sur un chantier où ils purgent tous leur peine sous la surveillance bienveillante de Henri l’éducateur, vont apprendre à connaître le whisky par Henri devenu leur mentor. Visite de distillerie, séances de dégustation, étude des livres consacrés au breuvage, Robbie se découvre un vrai talent de dégustateur. Poursuivi par la violence, qu’elle vienne d’anciennes relations ou de la famille de sa petite amie, Robbie ne s’imagine pas d’avenir, jusqu’au jour où il va se lancer avec ses nouveaux amis, dans une arnaque basée sur un tonneau de très vieux whisky d’une valeur inestimable.
Avec sa réalisation caractéristique, un cinéma très réaliste où le spectateur peut s’imaginer devant un documentaire montrant la vie des prolétaires dans leurs quartiers ghetto, Ken Loach parvient néanmoins à glisser quelques scènes pleines d’humour. Les copains de Robbie n’ont pas inventé l’eau tiède, l’un d’eux pouvant concourir pour le titre du parfait crétin débile.
Scènes de violence physique et d’humour, drame quand Robbie est confronté au jeune homme qu’il a tabassé sous l’emprise de la drogue, empathie du spectateur pour Robbie au fur et à mesure qu’on avance dans le film avec ce goût amer dans la bouche car son avenir semble écrit d’avance, chômage et misère à perpétuité. Pourtant le réalisateur ne cherche pas à noircir plus qu’il ne faut le tableau, c’est pourquoi il nous réserve une fin optimiste, même si elle est construite sur un délit.
Le titre du film, La Part des Anges, désigne cette part d’alcool qui s’évapore durant le vieillissement en fût. Il dit tout, mais vous en comprendrez la totale signification en allant voir cette comédie douce amère mais néanmoins musclée. Comme un vieux malt.
La Part des Anges film de Ken Loach – Durée : 1h41 – Avec : Paul Brannigan – John Henshaw – Gary Maitland