Tantôt avec force tantôt avec tendresse, les traditions nous apprennent notre puissance de survie et d'adaptation et donnent une vision autre des choses de la vie. Comme disait Durkheim, les trois choses les plus difficiles à assumer sont l'absurde, la mort et la solitude. Dans ces traversées, nous avons besoin de paroles plus fortes que celles des philosophes. Des paroles de Rûmi le mystique soufi, de Saint François d'Assise, de Toukaram le pèlerin hindou, d'Amadou Hampate Ba de la terre africaine, de Chogyam Trungpa du bouddhisme tibétain, de Dogen le moine japonais...
Il nous faut revenir à plus de modestie. Nous sommes plus ignorants que connaissants. Nous devons ôter cette conscience enfantine que le monde est notre propriété, que notre tradition se mesure à ses absences d'erreurs et à son affirmation d'être possessive de la vérité. Prendre le temps d'accepter les hommes et les choses, de les écouter avant de vouloir les changer. Car le monde des autres qui ne pensent pas comme moi est aussi question et mystère. Chaque tradition est respectable dans sa sensibilité, dans sa manière de nous inviter à voir et à comprendre, à rechercher le sens de l'aventure humaine dans ses risques, ses passions et ses rêves.
Robert Faure
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