Fin juin, début juillet, tu as le gigantisme effrayant: Werchter, 85000 personnes chaque jour, avec un peu de chance tu peux te trouver à 436 mètres de la scène, entouré d'autres boeufs qui comme toi diront à leur potes: j'y étais ou, tu peux opter pour de petits festivals sympas et parfois gratuits comme Hee Tervuren.
En principe, la grosse affluence est prévue le samedi, jour où un agenda chargé s'oppose à ta présence dans l'ancienne chasse des Ducs de Brabant.
Le menu du vendredi t'interpelle: The Scabs, c'est pas du pipi de chat...
19h30', une terrasse de bistro, une ou deux Primus et à 19h45', le clown de service, un sosie de Kuifje, à binocles, mais sans clebs, claironne: Hallo Tervuren, approchez-vous, voici un band local en guise de préambule: Gumbo!
Une soupe de Louisiane?
T'as les portugaises ensablées, fieu, des locaux, il a dit!
Trois beaux jeunes gens, dont un cowboy de la Forêt de Soignes se pointent et nous ficèlent une intro épaisse et marécageuse, un quatrième larron casquetté sort de coulisses, c'est parti pour un blues rock swampy à souhait: 'Farewell'.
Qui sont ces artilleurs, tu t'enquiers!
La fiche dit: Jack "Ebenezer" Stetson Bakker, guitare et backings ( Doptone, The Livest) - Six "Bubba" Baggerman, lead vocals ( ex- Skeemz, un hip hop combo)- Jan "Cletus" Goossens, bass ( Skeemz, Headphone) et Brecht Decroos aux drums ( Contraband, Waldorf,..).
Ils embrayent sur une seconde plage tout aussi poisseuse , ' Must have been' (?) avant d'attaquer le lourd et gluant 'One Trick Pony', where CCR meets Pearl Jam, ça chauffe!
Un titre plus lent pour varier le menu: ' ' Never minded' (?)... bonjour, maman... Madame Bakker fait un signe au gamin, c'est bien, Jack!
Tervuren, some funk?
' I know'.
T'attends pas à du Sly & the Family Stone, leur funk est proche de Bachman Turner Overdrive ou de Guess Who.
Le remuant De La Soul: 'Ring ring ring' au kazoo, ça change ...
Les antécédents hip hop de Six refont surface.
Retour au bluesrock:' Wait at the bar'.
Ok, te presse pas, menneke, je m'en enfile une ou deux!
'Waste my time' aux effluves AC/DC et un petit dernier avec un gars du coin ( Ben) pour un duo vocal musclé et rapisant, 'The Rain' de Oran 'Juice' Jones , un hit aux States en 1986.
Quarante minutes, un show correct!
Le temps de saluer quelques connaissances, de s'abreuver et le rigolo claironne: The Scabs!
Admiratif tu avais déjà remarqué, en fond de scène, la batterie montée sur un avant de Chevrolet et l'antique gas station , prix du gallon 55 cents ( yankee).
Voilà les vieilles croûtes toujours fringantes: la fine gâchette,Willy Willy, la réincarnation belge de Keef the Human Riff, -Guy Swinnen , een rocker heeft lang haar - le fidèle Frankie Saenen aux drums - à la basse, Geert Schuurmans ( Garry MacCoen Band, The Pop Gun, Willy Willy & La Fayette..), et, surprise, deux choristes pas bidons: Marie-Ange Teuwen et l'incroyable, Christa Kiu Jérôme, une des plus belles voix soul de notre mirifique royaume!
Le 23 juin, la bande du Diestois terrorisait Werchter Classic, ce soir le jukebox ambulant va
griser Tervuren.1991: 'Keep on driving', il a dit driving, pas cruising, donc, attachez vos ceintures!
( Ain't no - one) 'Take my soul away' c'est là que l'apport sexy des vocalistes est essentiel.
Une version soul/pop/rock de 'You don't need a woman', mec c'est pas une femme qu'il te faut, you need a slave...
'Stolen Guitars' 1993 sur ' Inbetweenies' .
Comment s'appelle le bouquin que Jo Smeets leur a consacré?
'The Scabs, dirty years of rock'n roll', titre approprié!
Sur 'Royalty in Exile' , 'I need you' repris par tous les quinquagénaires du cru et leur progéniture.
Swinnen: are you ready to party?
Ja, meneer!
'Let's have a party', même Cendrillon faisait la fête!
La seule nouveauté que tu retrouves sur 'The Singles' sorti en 2010, le saccadé 'Why' sera suivie du singalong 'Don't you know' .
Nouvelle thune dans le bastringue, le countrysant ' Stay', puis un truc enregistré dans le studio de George Kooymans du Golden Earring, le soulful 'Can't call me yours', Guy et la féline Kiu se partageant les vocals.
Retour des obusiers : 'She's Jiving', 'London Calling' des Clash et 'Come On', ça
canarde sec!Mensen, suis victime d'une poussée d'Alzheimer, aidez-moi pour les lyrics...
Le Prince Laurent, l'Impératrice Charlotte et le curé de Sint-Jan Evangelist ont entonné ' Hard Times' à pleins poumons.
Une basse ronflante introduit ' Match box car', avant que la chorale n'entre à nouveau en action pendant 'Time'.
Les Scabs restent une redoutable machine à hits.
'Nothing on my radio', le scintillant Willy Willy s'amuse, la rythmique balèze assure un max et t'y ajoutes la voix inimitable du playboy de Diest...ambiance sur la place du marché.
Il manquait 'Robbin the liquor store' , il mettra fin au set, les futés y introduisant un plan Clash funk' The Magnificent Seven' avant de retourner piller le liquor store!
Un bis s'impose, il sera magnificent: 'Rockin in the free world', emprunté au Loner!
Rideau, pas de Truttes pour toi, on t'attend!