Des Saumons dans le Désert // De Lasse Hallström. Avec Ewan McGregor et Emily Blunt.
Ce que j'aime beaucoup dans le cinéma de Lasse Hallström c'est cette facilité déconcertante avec laquelle il parvient à éveiller nos sens. Le film le plus remarquable qu'il est fait restant à ce
jour Le Chocolat (avec Juliette Binoche et Johnny Depp). Adaptation d'un best-seller de Paul Torday (que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de lire avant de voir le film), Des Saumons dans
le Désert est une très jolie petite histoire malgré une morale parfois sirupeuse et pas toujours à la hauteur (notamment la facilité de la fin du film et du comment tout est orchestré pour faire
perdurer l'histoire). Mais on ne pouvait pas attendre quoi que ce soit d'autre du scénariste de Slumdog Millionaire. Alors il faut embrasser ce film, qui arrive à toucher le spectateur. Au final,
ce film donne le sourire et pourtant, je n'étais pas spécialement confiant au départ. J'ai vraiment cru qu'il allait nous la faire à l'envers notre grand Lasse.
Lorsqu’un richissime cheikh du Yémen se met en tête d’introduire des saumons dans les rivières de son pays, tout le monde pense qu’il s’agit d’une pure folie. Pourtant, entre volontés
politiques et coups du destin, une jeune chargée d’affaires, Harriet, et un scientifique, Fred, vont se retrouver obligés de concrétiser ce rêve insensé. Même si le projet est un vrai casse-tête,
l’aventure tombe plutôt bien pour Fred et Harriet, dont la vie privée n’est pas au beau fixe… À travers les voyages, les rencontres et les innombrables péripéties que ce programme surréaliste
occasionne, tous deux vont découvrir l’existence sous un jour différent. La pêche miraculeuse du cheikh va-t-elle servir d’appât à l’amour ?
L'histoire de Des Saumons dans le Désert est donc assez jolie et bien racontée. Surtout qu'elle n'est pas dénuée d'humour (le personnage de Kristin Scott Thomas est particulièrement drôle, et
notamment grâce à ses petites discussions en chat avec le premier ministre britannique). C'est donc un film léger, qui ne veut jamais plonger dans le trop plein de quoi que ce soit. Alors il nous
offre quelques bons sentiments ici et là, sans trop en abuser. Mais également une réflexion plus politique sur le Yémen et la vision britannique de la situation. Même si ce n'est pas très poussé,
on peut au moins dire que le scénario tente d'apporter une dose supplémentaire à ce grand capharnaüm qui se déguste sans problème. Et puis surtout, comme tous les films de Lasse Hallström il y a
cette lueur d'espoir qui donne le sourire, la pêche et l'envie de vagabonder.
Car très joliment mis en scène, Des Saumons dans le Désert parvient à nous offre de magnifique paysage et de très jolies scènes de pèche. Pour tout vous dire, c'est loin d'être mon dada ce passe
temps, mais dans ce film c'était lisible et jamais risible. Des Saumons dans le Désert subit également la très bonne prestation d'Ewan McGregor particulièrement bon dans son rôle de scientifique.
Ou même de sa relation avec une jeune chargée d'affaires incarnée par une Emily Blunt rayonnante et fabuleuse. Même si la relation sentimentale entre ces deux personnages est assez bâclée,
l'exercice est plutôt réussi pour que l'on croit à ce duo assez improbable au final. Et enfin notre cheikh du Yémen, qui reste l'attrait humoristique du film (en plus de Kristen Scott Thomas).
Des Saumons dans le Désert est donc un film léger qui fait voyager les sens.
Note : 7/10. En bref, Lasse Hallström a encore frappé. C'est léger, de toute beauté, et cela fait voyager les sens.