30 juin La loose - Fatigué de pastis Pourquoi vous reparlais-je de mon père, à c't'heure nocturne ? A cause du pot de lentilles. Ouais ma mère n'a pas voulu de son urne funéraire, personne n'en voulait ; alors elle trônait dans mon placard entre le pot de nouilles et le pot de lentilles. Même qu'un soir, un peu fatigué de pastis, j'étais à deux doigts de cuisiner avec les cendres de mon père… J'suis allé à son incinération. Rien que pour cracher dessus. Par la pensée, bien sûr je tenais pas à m'attirer plus d'ennuis que je n'en avais déjà. Le curé de l'hôpital débitait des louanges à cet inconnu mais surtout, pour meubler, énumérait les différentes façons de mourir : certes il meurt des gens à l'hôpital, mais aussi d'accidents de la route de maladie de meurtre de suicide… Le curé avait dû être placé là parce qu'il était un peu plus dérangé que les autres… Allemus crématorium. Et moi je me mis à penser dans ce brouhaha noyé d'encens que j'eus pu vivre une autre vie avec mon père et que c'eut été une tout autre vie : bref, je délirais, les remords de la dernière secousse. Non que je me mis à pleurer, non, faut quand même pas exagérer, mais je me laissais aller à m'apitoyer sur celui qui cramait avec son cancer. Jusqu'à ce moment j'avais pensé très fort qu'il l'avait bien mérité. Mais la mort a parfois de ces tourments… A suivre... demain !
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