La Bourse de Paris, qui a salué les avancées du sommet de Bruxelles concernant la crise en zone euro, va tenter de poursuivre sur sa lancée la semaine prochaine avec en ligne de mire une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et de nombreuses statistiques américaines.
Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 3,42% pour terminer vendredi à 3.196,65 points. Depuis le début de l’année, il affiche une hausse de 1,17% et, lors du seul mois de juin, il a gagné 5,95%.
Le marché parisien n’a pas su sur quel pied danser tout au long de la semaine, dans l’attente du sommet européen, avant d’accueillir vendredi par une forte hausse (+4,75%) les avancées obtenues lors de cette réunion.
La zone euro a décidé d’aider les pays les plus fragiles en permettant de recapitaliser directement les banques, sous certaines conditions, via les fonds de secours européens, voire d’acheter directement de la dette publique.
Ces mesures viennent accompagner le « pacte de croissance » et l’esquisse d’une union bancaire avec un « superviseur unique ».
« Le sommet qui vient de se tenir va laisser des traces positives en Europe », souligne Nicolas Just, un des responsables de la gestion actions chez Natixis AM, même s’il note le « silence assourdissant » sur les eurobonds.
Il recommande toutefois « une grande prudence » puisque « beaucoup reste à décider » et « la date du 9 juillet apparaît (encore) comme un nouveau délai », avec un Eurogroupe ce jour-là, selon le gérant.
En outre, pour l’utilisation du nouveau mécanisme, le MES, qui doit entrer en vigueur en juillet, l’Allemagne dispose d’un droit de veto.
- Un geste de la BCE attendu -
Le marché parisien devra ainsi transformer l’essai et résister durant le mois qui s’ouvre, alors même que le sommet de juillet 2011, déjà salué à l’époque, avait été suivi par une chute des places boursières durant l’été.
L’évolution du marché obligataire et les prochains emprunts des pays en difficultés seront à ce titre cruciaux.
« Le vrai curseur de la réussite sera la détente des taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie, qui devront quitter la zone dangereuse des 6% pour refluer significativement », explique Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.
Les investisseurs surveilleront dans ce contexte la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi prochain. Mario Draghi, son président, avait laissé entendre qu’il pourrait agir seulement si les dirigeants politiques prenaient les bonnes décisions.
« La BCE va devoir faire un geste pour montrer que tout le monde est décidé à travailler ensemble », selon M. Just.
De leur côté, les économistes d’Unicredit estiment que « depuis la dernière réunion de politique monétaire, la publication d’une série de mauvais indicateurs fait pencher la balance en faveur d’une baisse du taux directeur de 0,25 point ».
L’actualité s’annonce encore une fois riche en zone euro, mais les marchés vont devoir se tourner également vers les Etats-Unis, avec au programme des indicateurs concernant l’activité industrielle et le chômage, qui sont parmi les plus suivis chaque mois.
« Aux Etats-Unis, l’essoufflement de la reprise économique se poursuit en l’absence de nouveaux soutiens pour la croissance », préviennent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.
Le ralentissement de l’activité aux Etats-Unis et en Europe est de plus en plus préoccupant, comme le démontre une série d’avertissements sur résultat de grandes entreprises, avant qu’elles ne dévoilent leurs comptes trimestriels d’ici deux semaines.
La dégradation des perspectives des entreprises « pourrait être un mauvais signe pour les mois à venir », estime M. Just.
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