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José Emilio Pacheco, poèmes

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

URBANA, ILLINOIS
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Le bonhomme de neige dans le jardin
se casse
quand la terre émerge de l’hiver
Dans un jardin plus vaste nous sommes tous
de fragiles figurines attendant
notre dissolution
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Mer éternelle
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Nous disons que la mer n’a pas de commencement
Elle commence là où tu la rencontres pour la première fois
Et vient de tous côtés à ta rencontre.
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Les éléments de la nuit
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Sous le plus petit empire que l’été a rongé
s’écroulent les jours, la foi, les prévisions.
Dans la derniére vallée
la destruction s’assouvit
dans des villes vaincues que la cendre affronte.
La pluie éteint la forêt illuminée par l’éclait.
La nuit laisse son venin.
Les mots se brisent contre l’air.
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Rien ne se restitue,
Rien n’accorde
La verdeur aux champs calcinés.
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Ni l’eau dans son exil
Ne retournera à la fontaine
Ni les os de l’aigle
Ne retourneront â ses ailes.
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ÉPILOGUE
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L’automne était la seule divinité
Elle renaissait
préparant la mort
Soleil couchant
qui dorait les feuilles sèches
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Et comme les générations des feuilles
sont les humains
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A présent nous nous en allons
mais cela n’a pas d’importance
parce que d’autres feuilles
verdiront sur la même branche
Face à ce triomphe
de la vie perpétuelle
peu importe
notre misère morte
Ici nous fûmes
habitant chez les morts
et nous nous perpétuerons
dans la chair et le sang
de ceux qui arrivent


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